Xavier Bertrand ira au congrès LR, la fin d'un bras de fer de plusieurs mois

Publié le 11 octobre 2021 à 20h28, mis à jour le 12 octobre 2021 à 6h39

Source : JT 20h Semaine

PRESIDENTIELLE - En annonçant ce lundi sur le plateau de TF1 qu'il allait participer au congrès des Républicains, Xavier Bertrand met un terme à de longs mois de bras de fer avec les instances de LR.

Le suspense qui planait sur la pré-campagne de la droite a pris fin, ce lundi soir. Au JT de 20H de TF1, Xavier Bertrand a fait part de son intention de participer au Congrès des Républicains, programmé le 4 décembre prochain. "Oui, je participerai à ce congrès. Les Républicains ont écarté la primaire, j'avais dit mon opposition. Les militants et les adhérents ont entendu ce message, je les en remercie. Ce congrès est la seule façon d'avoir le plus vite possible un seul candidat de la droite et du centre", a admis Xavier Bertrand bouclant ainsi un chapitre qui a agité la droite depuis plus de six mois.  

En mars 2021, Xavier Bertrand annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2022. Mais le président des Hauts-de-France, qui a quitté LR fin 2017, prévient tout de suite qu'il ne participera "pas à une primaire. Je respecte celles et ceux qui ont une démarche différente et je travaillerai avec tous". Le début d'un bras de fer avec son ancien parti et une belle épine dans le pied des Républicains. Le président du parti Christian Jacob rêvait en effet de pouvoir se passer d'un processus de désignation, et qu'un candidat unique et naturel se détache. 

Mais le 5 juillet, des poids lourds parmi lesquels Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Hervé Morin publient une tribune en faveur d'une primaire ouverte de la droite et du centre. Mais malgré les appels à la "responsabilité" de Christian Jacob, pour qui il ne peut pas y avoir deux candidats de la droite et du centre, Xavier Bertrand confirme le 6 juillet qu'il ne participera pas à une primaire. "Mes amis des Républicains prendront leurs responsabilités. Ma responsabilité, c’est celle de rassembler et de prendre les meilleurs pour que l’on réussisse à redresser le pays", déclare-t-il sur TF1.

Tout au long de l'été le bras de fer se poursuit, aucun des protagonistes ne revient sur sa décision, Bertrand estimant toujours être l'homme providentiel. Une éclaircie se dessine au mois de septembre, aux journées parlementaires de LR. L'ex-ministre du Travail de François Fillon y prononce un discours -applaudi - dans lequel il semble faire un pas vers son ancien parti (il n'en est plus membre depuis 2017). "Je suis venu vous dire comment nous allons gagner cette élection", lance-t-il. "J'ai le devoir de faire gagner, je n'ai pas le droit de faire perdre". Et "je n'imagine pas un seul instant remporter cette élection sans le soutien, sans l'aide de ma famille politique", affirme-t-il, promettant que "LR sera la large majorité de (sa) majorité".

Prendre la responsabilité de diviser ?

Alors que Xavier Bertrand ne veut toujours pas participer à une primaire ouverte et qu'il est le mieux placé dans les sondages mais aussi dans l'enquête interne menée par les Républicains, les militants décident le 25 septembre de ne pas passer par ce processus pour désigner leur candidat, mais par un vote réservé aux militants lors du congrès du 4 décembre. Le 22 septembre, les proches du candidat laissent entendre que le chef de région pourrait y soumettre son nom aux votants, avant de faire machine arrière il y a quelques jours, plaidant dans une interview accordée au Figaro pour un "congrès de rassemblement" plutôt que "d'affrontement"

La solution de facilité était de faire cavalier seul
Xavier Bertrand au 20H de TF1

"Comment imaginer que fin 2021, à quelques mois seulement du scrutin, on continue encore à s'affronter entre nous ?", demande Xavier Bertrand. "Les militants ont écarté la logique d'une primaire. Ils ne veulent pas d'affrontements stériles et ravageurs à l'intérieur de notre famille politique", estime-t-il. Appelant à l'union avant même le congrès, il souhaite discuter avec les autres candidats avant le 13 octobre, date limite des candidatures. "Je propose que l'on se rassemble. Pourquoi derrière moi ? Tout simplement parce que c'est assez clair depuis longtemps : je suis celui qui est le plus capable de se qualifier au second tour et de l'emporter."

La décision prise ce lundi 11 octobre par Xavier Bertrand a été très difficile à prendre, de l'aveu même de son entourage. Jusqu'à la dernière minute, Michel Barnier et Valérie Pécresse donnaient de la voix dans les médias pour convaincre Xavier Bertrand de respecter la loyauté et l'unité de leur camp. Ils ont été entendus par Xavier Bertrand : "La solution de facilité était de faire cavalier seul", s'est-il justifié sur TF1. "Les sondages me placent en tête. Je n'ai pas voulu faire ce choix, car dans mon ADN, il y a le rassemblement et l'union. Y aller en solitaire, cela veut dire gouverner en solitaire. Vous avez vu ce que cela donne depuis 4 ans et demi ?"


La rédaction de TF1info

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