Valérie Pécresse attaquée pour ses liens supposés avec Alstom : que lui est-il reproché ?

Publié le 22 février 2022 à 16h29

Source : TF1 Info

Des élus verts franciliens soupçonnent Valérie Pécresse de prise illégale d'intérêts pour avoir détenu des stock options chez Alstom.
Or ce dernier est le fournisseur d'Ile-de-France Mobilités, dont elle est présidente.
La candidate LR s'en défend et dénonce des "boules puantes de fin de campagne".

Valérie Pécresse va-t-elle être rattrapée par des affaires de conflit d'intérêt ? Ce lundi, des élus écologistes d'Ile-de-France mobilités (IDFM) ont annoncé saisir le procureur de la République du parquet de Paris contre la présidente de région et de cette autorité des transports, également candidate LR à l'élection présidentielle. En cause : des soupçons de prise illégale d'intérêts. Selon ces élus, elle aurait détenu des stock options chez Alstom, fournisseur de matériel d'IDFM.

Cette action fait suite à la parution d'articles de presse dans lesquels "il est indiqué", selon les Verts, que Valérie Pécresse "détiendrait avec son mari des actions Alstom. Une situation qui, si elle était avérée, serait incompatible avec sa fonction de présidente d'IDFM", affirment-ils. Selon un article du média en ligne Blast paru en janvier, la candidate LR a "invisibilisé" des actions d'Alstom qu'elle détenait en commun avec son époux afin qu'elles n'apparaissent plus dans ses déclarations d'intérêts.

"Elle et son époux étaient détenteurs d'actifs financiers de cette entreprise"

Selon le média, Jérôme Pécresse travaillait chez Alstom jusqu'au rachat des activités énergie du groupe par General Electric début novembre 2015. Un mois après, Valérie Pécresse est élue à la tête de la région et crée rapidement une fiducie, montage financier, pour qu'une banque gère ce portefeuille d'actions à leur place. 

Depuis, IDFM a commandé près de 2,4 milliards d'euros de matériel roulant à Alstom, soulignent les élus écologistes. "Or, Mme Pécresse ne s'est pas abstenue de participer pendant cette période à l'examen des dossiers et au choix des entreprises soumises au vote du CA (...) qui ont abouti au choix de l'entreprise Alstom comme fournisseur de l'autorité organisatrice, (...) alors qu'elle et son époux étaient détenteurs d'actifs financiers de cette entreprise", affirment-ils.

Pécresse porte plainte pour dénonciation calomnieuse

Invitée de la matinale de France Inter ce mardi matin, la présidente de région s'est défendue, qualifiant ces attaques de "boules puantes de la fin de campagne". Elle a assuré qu'à son élection elle a mis "en conformité tous [ses] intérêts sous le contrôle de la HATVP". "Il n’y a jamais eu de conflits d’intérêts entre moi et l’entreprise Alstom. Donc je porte plainte en dénonciation calomnieuse contre ces élus verts. Personne n’est dupe, je connais leurs méthodes, et elles sont indignes", a-t-elle ajouté.

Après l'élection de 2015, "M. Pécresse a immédiatement vendu toutes les actions Alstom (...) dont il était détenteur", s'est défendu son entourage auprès de l'AFP ce lundi. La constitution d'une fiducie auprès d'une banque française a servi à réceptionner le solde d'actions "qui étaient à cette date incessibles" et d'autres actions "dont il était attributaire certain, mais à une date différée". La fiducie avait pour consigne "de les vendre toutes à terme", dès qu'elles devenaient cessibles, et à un prix fixé inférieur au cours de l'action de l'époque, ce qui a été fait en 2017, précise-t-il, ajoutant que la fiducie a alors été fermée.


La rédaction de TF1info

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