POLÉMIQUE – Alors que le premier tour se profile, le groupe Les Républicains au conseil de Paris a adressé le 18 avril un courrier à Anne Hidalgo pour faire part de ses inquiétudes quant à la sécurisation des bureaux de vote dans la capitale. La Ville dénonce des "polémiques politiciennes".
Plus de 50.000 policiers, gendarmes et militaires mobilisés pour assurer la sécurité de l’élection et des 67.000 bureaux de vote ouverts dans tout le pays dimanche. C’est ce qu’a annoncé mardi Matthias Fekl, ministre de l'Intérieur, après l'arrestation de deux individus, soupçonnés de vouloir commettre un attentat imminent en France, potentiellement lié à la présidentielle.
Plusieurs dispositifs seront par ailleurs mis en place dans différentes villes de France. A Nice par exemple, la mairie a annoncé ce mercredi qu'elle allait déployer des agents de sécurité privée, en renfort de la Police Municipale, sur l'ensemble des 252 bureaux de vote.
Menace terroriste : la @VilledeNice mobilisera un agent de sécurité pour chaque bureau de vote en complément des mesures de sécurité ! pic.twitter.com/QRuPRkOz52 — Christian Estrosi (@cestrosi) 19 avril 2017
Mais à Paris, la question de la sécurisation des bureaux de vote suscite la polémique. Dans une lettre adressée mardi 18 avril à la maire Anne Hidalgo, courrier évoqué dans Le Parisien ce mercredi et dont LCI a obtenu une copie, plusieurs élus LR jugent le dispositif "insuffisant" au regard des exigences du préfet de police de Paris.
Ils demandent donc à la Ville de "mobiliser l'ensemble des agents de la Direction de la Prévention et de la Sécurité du Public (DPSP)" et d'avoir recours, si nécessaire, à un prestataire externe de façon à ce que chaque bureau de vote bénéficie d’un dispositif dédié assuré par des professionnels".
"Menace terroriste persistante à un niveau très élevé"
Dans un courrier daté du 20 mars adressé aux maires d'arrondissement, le préfet de police Michel Cadot avait assuré que la Préfecture de police allait déployer "un dispositif de sécurisation dynamique de bureaux de vote qui s'appuiera d'une part sur les patrouilles sectorisées des commissariats ou de l'unité de sécurisation opérationnelle de la capitale à Paris (USOC) et d'autre part sur les patrouilles de l'opération Sentinelle".
Il avait ajouté dans sa missive que pour la "sûreté interne des bureaux de vote", il revient "aux maires et aux présidents de bureaux de mettre en oeuvre les mesures de vigilance adaptées pour en sécuriser les accès". "Cela concerne le filtrage et le contrôle visuel des personnes et du contenu des sacs à l'entrée, mais aussi la vérification avant l'ouverture du scrutin de la condamnation des accès non indispensables pour les opérations électorales ou pour assurer l'évacuation du public ainsi que la gestion des files d'attente qui, en cas d'affluence, devront dans la mesure du possible être positionnées à l'intérieur des sites et à l'écart des voies publiques".
"Assurer la sécurité d'un bureau sur trois, cela n'a aucun sens"
Contactée par LCI, la Ville de Paris souligne que "si la sécurité est une compétence étatique" et qu'elle-même "n’a aucune obligation en la matière", elle "a tenu à proposer en janvier 2017 aux vingt maires d’arrondissements de mettre en place un dispositif de sécurité complémentaire dans les bureaux où cela leur semblerait nécessaire". Et cela pour les deux tours de la présidentielle comme pour ceux des législatives.
Au final selon elle, les vingt Maires d’arrondissement ont souhaité sécuriser 191 bureaux sur un total de 896. "Ce sont 208 personnels de sécurité qui seront mobilisés dimanche à l’entrée de ces sites. Le coût total pour la Ville, élections législatives incluses, est de 263.000 euros. À ces personnels s’ajoutera plus d’une dizaine d’équipes mobiles de la Direction de la Prévention et de la Sécurité du Public, qui circuleront d’un bureau à l’autre tout au long de la journée", continue la mairie.
"Le préfet de police de Paris et la maire doivent se mettre d'accord pour que l'on puisse assurer la sécurité dans l'ensemble des bureaux de vote et non dans un bureau sur trois, ça n'a strictement aucun sens, s'agace de son côté Jean-François Legaret, maire LR du 1er arrondissement. Nous avons appris mardi qu'un attentat imminent avait été déjoué, attentat qui était manifestement lié au calendrier électoral. Il s'agit de prendre des dispositions à hauteur de la menace !"
Même tonalité chez Delphine Bürkli, maire LR du 9e arrondissement : "On va demander au président, aux assesseurs et aux agents des bureaux de vote de veiller à la sécurité en identifiant les individus ou les comportements suspects et en fouillant les sacs, c'est absurde. Ces personnes ont un rôle précis, elles sont chargées du bon déroulement du vote, pas de la sécurité. Chacun ses missions !"
"Polémiques politiciennes"
La Ville, elle, se dit étonnée de ces nouvelles réactions. "Nous sommes surpris que, après avoir eux-mêmes décidé du dispositif de sécurité à déployer dans leurs arrondissements, les maires de droite lancent une polémique à ce sujet, et cela à quatre jours du scrutin. Cette polémique revient à contester une décision qu’ils ont prise eux-mêmes. Nous ne sommes pas loin de la schizophrénie..."
La mairie de Paris estime par ailleurs que "la droite parisienne mélange deux sujets", "la lutte contre le terrorisme, qui est assurée par les services de police et de renseignement, et le bon déroulement des opérations de vote et la prévention d’éventuels troubles à l’ordre public, du ressort des agents de sécurité qui seront déployés". "Force est de constater, poursuit-elle, que la droite parisienne utilise l’arrestation de deux terroristes présumés à Marseille pour faire un coup de communication. Les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme sont suffisamment sérieuses et graves pour qu’on évite les polémiques politiciennes".
Les élus LR espèrent, eux, de nouvelles mesures de sécurité avant le premier tour du scrutin, et pourquoi pas, si possible, une réunion avec le nouveau de préfet de police de Paris, Michel Delpuech, nommé ce mercredi en remplacement de Michel Cadot, blessé lundi dans un accident de Vélib'.
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