Présidentielle 2022 : pourquoi candidats et médias sont-ils astreints au silence à compter du samedi 9 avril à minuit ?

Publié le 8 avril 2022 à 19h10, mis à jour le 8 avril 2022 à 19h18

Source : JT 20h Semaine

Le scrutin du premier tour pour l'élection présidentielle 2022 est prévu le 10 avril.
Candidats et candidates devront cependant suspendre leur campagne dès le 8 avril, à minuit, afin de laisser les électeurs faire leur choix de vote en toute tranquillité.
Aucun sondage ne peut plus être publié.

Si le premier tour est prévu le 10 avril, la campagne présidentielle prend officiellement fin la veille, à minuit. Soit ce vendredi soir, à 23H59. Un moyen de laisser électeurs et électrices faire leur choix de vote sans qu'aucun évènement perturbateur ne puisse les influencer. En 2017, le conseil constitutionnel, chargé de contrôler le bon déroulement de l'élection présidentielle, rappelait que cela permettait de "garantir la liberté d’expression des électeurs et d’empêcher toute pression de nature à altérer la sincérité du scrutin".

À partir du 9 avril, à zéro heure, candidats et médias sont donc astreints au silence jusqu'à la divulgation officielle des résultats le dimanche soir et ceux-ci sont sévèrement sanctionnés en cas d'infraction. Explications.

La fin de la campagne pour les candidats

À l'annonce de la fin de la campagne pour les candidats, prévue pour le premier tour le vendredi 8 avril à minuit, ceux-ci ne peuvent plus par conséquent distribuer ou faire distribuer des bulletins, circulaires et autres documents, comme ils ne peuvent plus envoyer tout "message ayant le caractère de propagande électorale", par mail (article L49 du code électoral). Les réunions électorales et les appels téléphoniques aux électeurs sont également interdits. En cas d'infraction, une amende de 3750 euros est prévue par le code électoral.

La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP) a appelé, dans un communiqué publié le 4 avril, les candidats à "ne plus tenir de réunions publiques, de ne plus faire procéder à aucune distribution de tracts, de ne plus diffuser par voie électronique aucun message ayant un caractère de propagande électorale à compter du vendredi 8 avril à minuit". Elle leur a demandé aussi "de figer le contenu de leurs sites internet à partir de la même heure et de ne plus faire aucune actualisation de ces sites jusqu’à la fermeture des derniers bureaux de vote le dimanche 10 avril à 20 heures". Les candidats devront du même coup "désactiver tous les dispositifs d’actualisation automatique de leurs sites internet ainsi que tout dispositif permettant un échange interactif avec les électeurs"

Du côté des médias, ceux-ci doivent également respecter une "période de réserve" avant la divulgation des résultats, le dimanche soir. Par conséquent, aucune interview d'un des candidats ou de ses soutiens ne peut être diffusée dans la presse écrite, dans les médias audiovisuels ou sur les réseaux sociaux.

De plus, aucun sondage ne peut être diffusé ou commenté durant cette période, comme le stipule la loi du 19 juillet 1977. Cela vaut aussi si le sondage a été réalisé avant cette période. Tous résultats de sondage réalisé à la sortie des urnes ne peuvent être donnés avant la fermeture des derniers bureaux de vote, à 20 heures. En cas d'infraction, les contrevenants s'exposent à une peine de 75.000 euros d'amende.

À la suite de la publication des résultats du premier tour, cette période de réserve, qui concerne les candidats comme les médias, cesse. Elle entre de nouveau en vigueur pour le deuxième tour, soit à partir du 22 avril à minuit, jusqu'au 24, à 20 heures. 


Aurélie LOEK

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info