Présidentielle : que proposent Emmanuel Macron et Marine Le Pen concernant les droits des femmes ?

Publié le 20 avril 2022 à 14h50

Source : Sujet JT LCI

L'égalité entre les hommes et les femmes sera-t-elle à nouveau "la grande cause du quinquennat" ?
Que ce soit dans le projet d'Emmanuel Macron comme celui de Marine Le Pen, peu de mesures concernent les droits des femmes.
Leur vision sur la question s'oppose néanmoins.

Avec le déclenchement de #MeeToo durant le quinquennat d'Emmanuel Macron, l'égalité entre les hommes et les femmes avait été présentée comme "la grande cause du quinquennat". De son côté, Marine Le Pen a durant sa campagne mis en avant qu'elle était une femme et que par conséquent, elle serait plus à même de défendre les droits de celles-ci. Si les programmes des deux candidats évoquent très peu cette question, bilans et discours permettent de comprendre leur vision sur le sujet.

Emmanuel Macron défend la "grande cause du quinquennat"

Il le répétait à nouveau dans l'émission de LCI consacré aux droits des femmes, le 7 mars dernier. "La grande cause de mon nouveau quinquennat, si je suis réélu, sera l’égalité femmes-hommes, encore !", déclarait Emmanuel Macron. Pour ce faire, le président candidat propose de tripler l'amende pour délit d'outrage sexiste et de créer un fichier des auteurs de violences conjugales. 

Afin de lutter contre les discriminations à l'embauche au sein des entreprises, une politique de "testing" va également continuer d'être menée et les entreprises coupables seront poursuivies. Les conditions pour obtenir une caution publique vont être élargies afin de lutter contre les discriminations dans l'accès au logement.

Je suis féministe en tant qu'universaliste.
Emmanuel Macron

Le président-candidat s'est par contre prononcé contre la GPA et veut maintenir le délai de l'IVG à 14 semaines. Dans l'ensemble, Emmanuel Macron se revendique comme "féministe en tend qu'universaliste" et défend des avancées. Sur le site internet de LaREM, il est possible de voir que selon le mouvement présidentiel, le chef de l'État a rempli la majorité de ses objectifs en matière d'égalité femmes-hommes, à l'exception de l'instauration de la parité au sein de toutes les institutions et agences européennes.

Mais selon un rapport publié le 3 mars par plusieurs ONG, le bilan d'Emmanuel Macron en la matière est décevant. "Nous prenons acte des efforts, mais les mesures entreprises ces cinq dernières années n’ont pas permis de transformer un système profondément sexiste. Les moyens ont été trop faibles et de multiples erreurs et ambiguïtés ont questionné la réalité de l’engagement de la France", estiment les organisations Oxfam France, Equipop et Care France.

Marine Le Pen veut protéger les femmes

De son côté Marine Le Pen mise sur la répression pour faire avancer la "cause des femmes" dont elle s'est dit sensible à plusieures reprises durant cette campagne. Elle veut notamment faire du harcèlement de rue à connotation sexuelle un délit et une circonstance aggravante s’il est commis en réunion et inscrire leurs auteurs au fichier des criminels et délinquants sexuels, comme ceux qui en font l’apologie sur les réseaux sociaux. 

Elle promet aussi que conjoints ou ex-conjoints violents soient jugés dans des délais très brefs. Concernant la GPA, la candidate du Rassemblement national veut renforcer son interdiction et refuse la reconnaissance de la filiation des enfants nés à l'étranger via un tel moyen de procréation. La candidate d'extrême droite souhaite également revenir au délai de l'IVG à 12 semaines, alors qu'il est de 14 aujourd'hui. Enfin, elle souhaite doubler le soutien aux mères isolées élevant des enfants tout en renforçant les contrôles pour éviter les fraudes.

Dans l'ensemble, la candidate a tenté de se positionner sur la question, publiant même une lettre la veille de la journée du 8 mars. Cela semble fonctionner, puisque selon un sondage Ifop réalisé auprès de femmes, la moitié des Françaises considèrent Marine Le Pen plus "féministe" qu'Emmanuel Macron.

Pourtant de nombreuses associations féministes se sont positionnées contre la candidate d'extrême droite. Dans une tribune parue dimanche dans le JDD, une quarantaine d'entre elles ont rappelé qu'il ne suffisait pas d'être femme pour être féministe. "L’égalité entre les femmes et les hommes que prône Mme Le Pen et son parti n’est qu’une façade qui masque une volonté de stigmatiser et d’exclure les femmes étrangères ou immigrées et d’entraver la liberté des femmes à choisir leur destin, en les renvoyant à la maison ou en les reléguant avant tout à des rôles maternels", ont ainsi dénoncé l'association #NousToutes, Osez le Féminisme ou encore la Fondation des Femmes. 


Aurélie LOEK

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