La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale et la Commission des sondages ont appelé vendredi les électeurs à la plus "grande prudence".En cause : la diffusion de messages par SMS plaçant Eric Zemmour au second tour.
Si le fondateur de Reconquête! est passé sous la barre des 10% dans nos derniers sondages rolling, une prétendue enquête d'opinion le donne pourtant au second tour et a été relayée ces derniers jours, au point d'inquiéter les autorités de surveillance de la campagne. La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale et la Commission des sondages ont appelé vendredi les électeurs à rester sur leurs gardes après la diffusion de messages par SMS plaçant Eric Zemmour au second tour.
"Information trompeuse"
Juste avant la fin officielle de la campagne électorale à minuit, ce "faux sondage" dont les résultats sont en décalage avec nos enquêtes d'opinion, a été diffusé à de nombreuses personnes. Certains partisans du polémiste d'extrême droite l'ont aussi relayé sur les réseaux sociaux, comme Damien Rieu, ancien assistant parlementaire RN et militant très influent sur les réseaux sociaux qui a rallié Eric Zemmour au début de l'année.
Dans un communiqué commun, les deux commissions "appellent à la plus grande prudence sur les messages qui pourraient circuler en relation avec des résultats se référant à des 'sondages' mais qui ne constituent pas des sondages et ne peuvent donc se prévaloir de ce terme". Elles ont également demandé aux "médias, plateformes et réseaux sociaux et les particuliers à ne pas relayer" ces messages "qui peuvent constituer une information trompeuse".
Bonjour @CNIL Après le message d' @ZemmourEric sur le répondeur hier, un sms avec un faux sondage Qotmi maintenant... C'est normal ? J'espère qu'il finira en dessous de 5%, il ne vaut pas plus pic.twitter.com/IwE2ADAW4O — Florian 🇺🇦🇪🇺🇫🇷 (@Fuliang13) April 8, 2022
"De vrais sondages dont personne ne parle", selon Eric Zemmour
La commission des sondages relève que des enquêtes destinées à mesurer le "'poids numérique des candidats' à partir des comportements des internautes sur les réseaux sociaux ont été diffusées" ont été diffusées, comme ce fut le cas lors de la campagne de 2017. Mais cette fois-ci, des messages font référence à un "sondage QotMii" : "l’application QotMii établit un classement de 'potentiel électoral'". Ces types de classement ne peut être qualifié de sondages car "ils ne constituent pas des enquêtes statistiques par l’interrogation d’un échantillon et qu’ils ne mesurent pas une intention de vote".
Le principal intéressé, Eric Zemmour, a pourtant partagé lui-même les résultats de ce sondage dans un message publié ce vendredi sur Telegram, affirmant qu'il s'agit là "de vrais sondages, (...) dont personne ne parle". "Ne croyez pas ce que les médias vous racontent", lance l'ancien polémiste, sur cette publication consultée par quelque 8100 personnes.
De son côté, la candidate LR Valérie Pécresse a immédiatement saisi la Commission des sondages et accusé nommément Eric Zemmour de "diffuser actuellement illégalement par SMS un faux sondage". "Ce SMS, non-sollicité par ses destinataires et contrevenant à toutes les réglementations relatives à la protection des données personnelles n’est d’ailleurs même pas signé par son auteur, faisant croire à une diffusion spontanée voire informative", explique-t-elle dans un communiqué.
"Par ailleurs, cette communication s'inscrit en totale violation de la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d’opinion", ajoute-t-elle. "En effet, elle ne comporte pas les indications pourtant obligatoires, telles que le nom de l’organisme et du commanditaire, le nombre de personnes interrogées, la date de sa réalisation ou encore les questions posées", déplore la candidate.
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