PRIMAIRE DE LA DROITE - En meeting à Toulouse mardi soir, Alain Juppé a critiqué le programme économique de François Fillon. Il a également pris soin de déporter son adversaire à la droite de la droite.
C’est un Alain Juppé très offensif qui s’est présenté mardi soir à Toulouse. En meeting dans la ville rose pour espérer "créer une nouvelle surprise et gagné dimanche prochain", il a insisté sur ses différences avec François Fillon. Comme lui, il veut faire des réformes "profondes" mais précise que les siennes seront "crédibles" et "faisables". A ses yeux, le programme économique de son adversaire "ne tiendra pas la route".
"Tout le monde est en train d'en prendre conscience" veut-il croire, prenant pour exemple la promesse de son concurrent de supprimer 500.000 postes de fonctionnaire qu’il juge irréaliste. Il dénonce ainsi une "démagogue anti-fonctionnaire" et s’engage, lui, à recruter 10.000 policiers car "ils n’y arrivent plus" dans le contexte actuel.
Ma vision de la société française n'a pas varié ces derniers mois"
Alain Juppé
Le maire de Bordeaux est ensuite revenu sur la polémique du jour sur l’avortement : "il parait que François Fillon a été choqué que je lui demande de clarifier sa position sur l'IVG - c'était quand même nécessaire puisqu'il y a quelque temps il écrivait dans un livre que c'était un droit fondamental de la femme, avant de changer d'avis puis de donner un sentiment personnel et de dire qu'il ne changerait rien à la législation actuelle".
"Et je vous le dis, je ne renoncerai pas à poser d'autres questions", a-t-il lancé, assurant que pour lui, "l'IVG est un droit fondamental, durement acquis par les femmes". Pour mieux se démarquer de François Fillon, il a exposé sa vision de la France qu’il veut "ouverte" valorisant "l’égalité entre les hommes et les femmes" mais aussi « une croissance respectueuse de l'environnement et de notre santé".
"Ma vision de la société française n'a pas varié ces derniers mois. Elle tient en deux mots : diversité et unité", a-t-il déclaré. « La France est diverse. Nous ne sommes pas tous pareils, nous n'avons pas les mêmes origines, nous n'avons pas la même couleur de peau, nous n'avons pas les mêmes religions, parfois nous n'avons pas les mêmes orientations sexuelles, a lancé l’ex-favori de la primaire finalement arrivé second loin derrière François Fillon. Et ces différences sont respectables, c’est une richesse et une force pour la France".
Fillon et ses "soutiens de l'extrême droite"
Un discours d’ouverture qui vise à corneriser François Fillon à la droite de la droite. Alain Juppé a d’ailleurs déploré au passage "la France qui a la nostalgique de l'ordre ancien" et "les soutiens de l'extrême droite (qui) arrivent en force ces derniers jours" pour le député de Paris. Interrogée par l’AFP, son équipe cite les noms de Jacques Bompard et de Carl Lang, ancien secrétaire général du FN et président du Parti de la France, qui a souhaité dimanche "confirmer au deuxième tour le rejet d'Alain Juppé". A noter que le site d’extrême droite, Riposte Laïque, appelle lui aussi à voter pour l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy "pour contrer le vote musulman".
Enfin, il a une nouvelle fois critiqué la proximité entre François Fillon et Vladimir Poutine. S’il précise que la France doit parler avec la Russie, il ne faut pas avoir une attitude de "beni oui-oui" avec le président russe, dont il critique la politique expansionniste en Ukraine. "On n’annexe pas un pays voisin en violation avec de toutes les règles internationales comme il l'a fait avec la Crimée", a souligné Alain Juppé. Tous ces sujets seront bien sûr au cœur du débat, jeudi soir, entre les deux finalistes de la primaire de la droite et du centre. Et ça promet…
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