LE MATCH - Alain Juppé, qui tenait son dernier meeting à Nancy, a tout au long de son discours continué à taper sur le programme de son adversaire. François Fillon, qui avait rassemblé ses soutiens dans une salle parisienne, est lui sorti de son costume de candidat à la primaire de la droite pour enfiler celui de candidat à la présidentielle. Analyse des deux meetings, différents aussi bien dans la forme que dans le fond.
Pour son dernier discours de campagne de la primaire, Alain Juppé a continué à se focaliser sur le programme de son adversaire et ne s'est pas projeté plus loin que le vote de dimanche prochain. Au contraire de François Fillon, qui a prononcé un discours de candidat à l’élection présidentielle et non pas de candidat à la primaire de la droite et du centre. Alain Juppé a invoqué son modernisme et son envie de progrès quand François Fillon a fait la part belle à la famille, au travail et à la justice. Analyse de leurs deux derniers meetings.
Discours de candidat à la primaire contre discours de candidat à la présidentielle
Tout au long de son intervention, François Fillon s'est posé comme le meilleur candidat pour incarner l'alternance et tourner définitivement la page François Hollande. Les Français ont besoin d'un "vrai président de la République", a-t-il déclaré. Il n'a cessé de dérouler sa vision pour la France, et de se présenter comme le porteur d'un projet capable de redresser la situation du pays. Il a prononcé un discours incarné, mobilisateur, ponctué d'envolées lyriques et même d'une référence à Victor Hugo. Alain Juppé, à l'inverse, n'a pas dépassé le cadre de la primaire de la droite. Le maire de Bordeaux a construit tout son discours et son argumentaire en faisant référence à son concurrent (quand François Fillon a réussi à faire oublier qu'il avait en face de lui un adversaire avant le scrutin de dimanche).
Attaques d'un côté, prémices d'un rassemblement de l'autre
Alain Juppé n'a donc pas cessé de dire du mal du programme de François Fillon. S'il n'a pas attaqué l'ancien Premier ministre sur le plan personnel, il ne s'est pas gêné pour dénoncer la "brutalité" de son projet et sa vision "hyper libérale qui risque de disloquer le corps social". François Fillon a beaucoup moins fait allusion à Alain Juppé, et a déjà voulu préparer le rassemblement qui s'imposera au parti Les Républicains dès lundi prochain. "J’ai de l’estime pour Alain Juppé. Il n’est pas mon adversaire, c’est mon concurrent. Il n’est pas mon ennemi, mon ennemi c’est le déclin de la France", a déclaré le député de Paris. Il a même eu un mot gentil pour l'ancien président de la République. "A l’heure où Nicolas Sarkozy se retire avec élégance, je lui témoigne à nouveau mon respect et je reçois son soutien avec reconnaissance. Nous sommes de la même famille politique et j’aurai besoin de tout monde."
Progressisme et modernisme vs conservatisme
Les deux hommes n'ont pas dérogé à leur réputation et à leurs convictions. Alain Juppé a tenu à mettre en avant ses idées qualifiées tout au long de la campagne de "plus à gauche" que son adversaire. Il a assuré qu'il ne taperait pas sur les fonctionnaires et qu'il veillerait à ne pas créer de fracture sociale, notamment avec la réforme de l'assurance maladie. "Je veux agir en persuadant les Français que les réformes que nous mettrons en œuvre ne seront pas une pénitence mais une espérance pour chacune et chacun", a lancé le maire de Bordeaux. Il s'est beaucoup plus adressé à la jeunesse, a longuement parlé de la révolution numérique et des violences faites aux femmes. François Fillon s'est lui appuyé sur les thèmes chers à son électorat : le travail, la justice et la famille, "pilier essentiel de notre société, parce la famille n’est pas une valeur rétrograde. C’est une valeur éternelle qui sera toujours moderne puisqu’elle est le premier cercle de la tendresse, de l’amour et le refuge des enfants".
Un discours volontaire vs un discours en forme d'adieux
François Fillon a semblé plus dynamique, plus incisif dans son discours. Il s'est de nombreuses fois adressé à ses soutiens, a harangué la foule. Alain Juppé a débuté le sien par la phrase suivante : "C’est en beauté que je termine avec vous cette belle campagne... de la primaire de la droite et du centre." Pas très positif. Il a aussi tenu à remercier ses soutiens au début de son allocution, se lançant ainsi dans une longue énumération de noms. Même ses derniers mots - "J’ai la conviction que je peux vous conduire à la victoire dimanche prochain et en mai 2017" - n'ont pas été prononcés avec l'enthousiasme attendu.
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