J-3 - C'est la dernière ligne droite pour les candidats à la primaire organisée par le PS. Mercredi, derniers meetings, ce jeudi soir, dernier débat et dimanche, premier tour de la primaire. Les trois favoris tentent de marquer leurs différences.
Lui était à Boisseuil, près de Limoges (Haute-Vienne) mercredi soir. Pour son dernier meeting avant le troisième débat, qui se tiendra ce jeudi 19 janvier, Manuel Valls a revêtu son costume de favori et n'a pas oublié ses concurrents de la primaire, visant essentiellement, sans le nommer, Benoît Hamon : "C'est facile de promettre l'impossible lorsqu'on sait au fond de soi que l’on n’en sera jamais comptable. [...] Facile de dire 'ouvrez les frontières', [...] de flatter les communautarismes, de dire que la laïcité c’est bien, mais qu’elle a ses limites."
Au contraire, il a fait son propre éloge : "C'est plus dur de réformer, de changer concrètement la vie des gens, de se confronter à l'insatisfaction car l’action ne va jamais assez vite, ni assez loin", a-t-il lancé. Manuel Valls a également rebondi sur l'affaire de la gifle : "Je suis la cible parce que je peux gagner", a ainsi affirmé l'ancien Premier ministre.
Je ne mettrai jamais un genou à terre. Si je mets un genou à terre, c’est la gauche qui est battue.
Manuel Valls
Passe d'armes entre Hamon et Montebourg
Tous deux à Paris pour leurs derniers meetings, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, souvent présentés comme concurrents directs, ont tenu à se démarquer l'un de l'autre (pour mieux attaquer Manuel Valls). Arnaud Montebourg, se faisant le chantre du "retour de la gauche", s'en est pris directement à la proposition de Benoît Hamon : le revenu universel. "Je préfère le salaire juste au revenu universel", lance l'ex-ministre de l'Economie, précisant sa pensée : "Lorsqu'on a créé le RMI, est-ce qu’on a été plus heureux ? Je ne le crois pas. Ce n’est pas un projet de société." Le sien, de projet de société, c'est la "valeur travail". Ambiance, alors que ce dernier a saisi la Haute autorité contre son adversaire.
De son côté, Benoît Hamon répond aux piques de ses camarades : "On dit le revenu universel, société du farniente, de la paresse, incitation à l'oisiveté, Hamon veut payer des gens à dormir. Je le rappelle, surtout à ceux qui se revendiquent de Michel Rocard : quand il crée le RMI, on a exactement entendu la même chose de la part de la droite". Celui qui fut le plus éphémère des ministres de l'Education se félicite d'avoir su "structurer" la campagne autour de ses propositions, revenu universel en tête, mais aussi légalisation du cannabis ou "49.3 citoyen".
Dernier débat avant élection
De la sécurité au Moyen-Orient en passant par l'assurance maladie et les finances publiques, le troisième et dernier débat télévisé d'avant premier tour, ce jeudi soir, brassera très large. Diffusée à partir de 20h55 sur France 2, Europe 1, LCP et TV5 Monde, cette troisième joute en une semaine est cruciale pour attirer les Français à ce scrutin dont les organisateurs misent sur une participation entre "1,8 et 2,8 millions de votants" et cristalliser le choix d'un électorat très volatil, comme pour la primaire de la droite il y a deux mois. Ce sera aussi la dernière occasion pour les sept candidats de marquer les esprits et de délimiter les clivages.
A en croire les sondages, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg font jeu égal au premier tour, devancés de quelques points par Manuel Valls. Et si le second tour s'annonce serré, il semblerait que l'ancien Premier ministre soit battu, quel que soit l'un des deux challengers face à lui. Mais dans le camp de Vincent Peillon, on garde la pêche : "Il y aura une surprise Peillon dimanche, nous en sommes persuadés", a déclaré mercredi Patrick Bloche, son directeur de campagne.
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