ÉCHANGE - A l’heure de savoir si chaque candidat allait soutenir l’autre en cas de défaite, Manuel Valls et Benoît Hamon se sont adonnés à une dernière passe d’armes. Toujours dans les règles de l’art.
"Une dernière petite griffure", a commenté la journaliste de France Inter Alexandra Bensaïd. Il en fallait bien une pour conclure ce débat resté plutôt cordial entre les deux candidats à la primaire de la gauche. A la question de savoir si chacun allait supporter le vainqueur du scrutin, ce dimanche, Benoît Hamon a d’abord répondu de façon plutôt claire et sereine.
"Je l'ai dit depuis le début, je me suis engagé dans cette primaire avec des règles qui me sont posées. Cet engagement est au cœur de ces règles. J’accepterai le verdict de cette élection."
Valls tempère et s'en prend aux journalistes
Son de cloche légèrement distinct pour Manuel Valls, qui tance d’abord les journalistes, prompt à lui tirer les vers du nez.
"Je vous connais, vous, les journalistes. J’espère ne pas être dans cette situation." Avant de rentrer dans le rang : "Attendons dimanche, mais moi je respecte les règles. D’ailleurs, j’ai toujours respecté les règles".
Règlements de comptes
Et de glisser un petit taquet son adversaire : "Ca n'a pas toujours été le cas de Benoît ces dernières années." Une référence aux critiques ouvertes de Benoît Hamon sur la politique économique du gouvernement, qui lui avaient valu d'en être renvoyé en compagnie d'Arnaud Montebourg, fin août 2014.
Semble-t-il préparé à cette attaque en règle, le candidat sorti en tête au premier tour dégaine sans ménagement. "Respecter les règles, c’est commencer par respecter les programmes sur lesquels on a été élu".
Visiblement, Manuel Valls ne s’attendait pas à une telle réponse, mais s’en sort finalement avec dignité. "Oui, oui. Sur bien des sujets, nous les avons respectés. Ne soyons pas toujours dans ce regard critique, un peu triste. Soyons exigeants pour l'avenir et soyons fiers de ce que nous avons fait depuis 2012, c'est-à-dire assumer les responsabilités, tout de même." Qui aime bien, châtie bien ?