VOTE - Les résultats définitifs du premier tour des primaires citoyennes, dimanche 22 janvier, se font toujours attendre lundi matin. Benoît Hamon est donné vainqueur avec 36,35% des voix après dépouillement de 80% des suffrages.
Est-ce une surprise ? Certainement, au regard des derniers sondages, qui avaient majoritairement donné Manuel Valls largement en tête, parfois avec 40% des voix, le plus souvent accompagné d'Arnaud Montebourg au deuxième tour. Mais les quelque 1,5 million ou deux millions de votants (au PS de nous éclaircir dès ce lundi) ont donné raison à la forte dynamique observée en faveur de Benoît Hamon, longtemps troisième homme, mais qui a imposé les sujets de débat tout au long de la campagne.
En attendant les résultats définitifs, voilà où en sont les candidats à 1h du matin, lundi 23 janvier.
Benoît Hamon, 36,35%
Divine surprise pour les partisans de l'ancien ministre de l'Economie sociale et solidaire et incarnation de l'aile gauche du parti. Profitant d'avoir dicté le rythme de la campagne grâce au revenu universel et d'un programme à rebours de la gauche réformiste portée par Manuel Valls, il arrive en tête et pourra compter sur une belle dynamique, ainsi que le soutien d'Arnaud Montebourg, l'autre représentant des frondeurs du PS.
Manuel Valls, 31,11%
L'ancien Premier ministre a eu beau se montrer combatif ce dimanche, il doit accuser le coup. Après avoir poussé François Hollande à l'abandon, Manuel Valls a voulu se débarrasser de son image de Premier ministre social-libéral et autoritaire. Pari loupé. Avec cinq points de moins que son prochain adversaire et une faible réserve de voix (seule Sylvia Pinel lui a offert son soutien pour l'instant), le second tour s'annonce ardu, malgré un discours très virulent contre celui qu'il va désormais affronter en challenger.
Arnaud Montebourg, 17,52%
Coup dur pour le porteur du "Projet France". Annoncé au deuxième tour et probable vainqueur face à Manuel Valls, Arnaud Montebourg ne fait guère mieux qu'il y a cinq ans, quand il s'était placé en troisième position derrière Martine Aubry et François Hollande. Démissionnaire du gouvernement en compagnie de Benoît Hamon en 2014, il a appelé à voter en faveur de son compagnon d'armes.
Vincent Peillon, 6,85%
Un petit tour et puis s'en va pour le ministre de l'Education nationale. Celui qui avait décidé de sa candidature après l'abandon de François Hollande n'aura pas eu le temps "d'imprimer" ses propositions, parmi lesquelles on citera quand même la gratuité des maisons de retraite pour les plus modestes. Celui qui a été moqué pour sa posture professorale dans la primaire aura quand même gratté de précieuses voix à Manuel Valls au centre de l'électorat socialiste. Un ancien Premier ministre qu'il n'aura guère épargné dans ses sorties et pour qui il a refusé d'appeler à voter... pas plus que Benoît Hamon.
François de Rugy, 3,83%
Le candidat du Parti écologiste n'aimait pas qu'on lui rappelle, mais il est parvenu à remporter la bataille des "petits" candidats. Sécessioniste du parti Europe Ecologie-Les Verts, il avait multiplié les appels du pied au gouvernement pour obtenir un maroquin ministériel. En vain. Mais cette primaire lui a permis de présenter des propositions écologistes qualifiées de "sérieuses". Intransigeant dans sa lutte contre le nucléaire et dans la maîtrise des dépenses, le vice-président de l'Assemblée fera part de son choix dans la semaine.
Sylvia Pinel , 1,99%
La successeure de Jean-Michel Baylet à la tête du Parti radical de gauche a fait largement mieux que son patron voilà cinq ans. Plusieurs milliers de voix supplémentaires et un score plus que triplé. Et un score canon à... Saint-Pierre-et-Miquelon, où elle s'impose avec plus de 53% des voix. L'ancienne ministre du Logement aura marqué sa campagne par une loyauté envers l'ancien président Hollande, et une proximité avec les propositions de Manuel Valls, essentiellement d'un point de vue économique et sécuritaire. Elle est la seule à lui avoir apporté son soutien, ce dimanche.
Jean-Luc Bennahmias, 1,01%
Pour l'ancien député européen, l'objectif de la primaire était clair : profiter de l'exposition des trois débats. C'est chose faite, ces près de 10 heures de télévision lui ayant permis de faire découvrir à la France un personnage singulier, avec des idées progressistes très prononcées, notamment d'un point de vue sociétal, et des sorties qui resteront dans les mémoires sur sa consommation de cannabis. La soirée de dimanche ne sera pas différente pour le Marseillais, qui a bien fait rire la Toile en étant en arrivant derrière... le vote blanc, et en concurrençant Jean-François Copé au titre de bon dernier des deux primaires.
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