VA-TOUT - En meeting à Alfortville (Val-de-Marne) jeudi soir, Manuel Valls s'est employé à démonter point par point les propositions de Benoît Hamon dans des termes durs, opposant à son concurrent "une gauche capable d'incarner le réel". En difficulté face au favori de la primaire, l'ancien Premier ministre a lâché ses derniers coups.
Le débat télévisé de la veille, combatif mais apaisé, n'aura été qu'une parenthèse. Jeudi soir, lors de son dernier meeting à Alfortville (Val-de-Marne), Manuel Valls a lâché tous ses coups contre Benoît Hamon, favori de l'entre-deux tours de la primaire. Une ultime salve qui se voulait à la fois une ode à la "social-démocratie" et le procès des mesures économiques préconisées par son concurrent. Quitte à dramatiser les enjeux.
"Dimanche, ce n'est pas seulement le sort de la gauche que vous avez entre vos mains, c'est celui de la France", a lancé l'ex-chef du gouvernement, qui veut représenter "une gauche qui incarne le réel". Pour Manuel Valls, les électeurs de gauche auront à apporter "une clarification nécessaire" entre "deux options". Il s'est livré ensuite au réquisitoire des propositions économiques de son adversaire.
Ce que propose Benoît Hamon est un quinquennat à 500 milliards d'euros. On ne peut pas se faire élire sur un tel projet parce que la gauche s'effondrerait et perdrait toute crédibilité"
Manuel Valls
Revenu minimum, taxe sur les robots... tout y passe
Manuel Valls, partisan d'un "progrès réalisable" fondé sur le bilan du quinquennat - "le chômage a baissé, nos entreprises ont créé 240.000 emplois" - s'est acharné à nouveau sur le revenu universel d'existence de Benoît Hamon, "d'un coût exorbitant de 350 milliards", ou encore sur sa vision d'une société "où les robots travailleraient à notre place". Se permettant, au passage, de reprendre à nouveau le slogan de campagne d'Arnaud Montebourg, le candidat battu au premier tour :
Je ne veux pas être la candidat de la feuille d'impôts, je laisse cela à mon concurrent. Je suis le candidat de la feuille de paye, qui a une feuille de route"
Manuel Valls
Manuel Valls ne s'est pas arrêté à l'économie. Il a également attaqué Benoît Hamon sur le thème de la sécurité et du terrorisme, assurant que le député des Yvelines "n'a pas voté la prolongation de l'état d'urgence" et qu'il était "aux abonnés absents" lors du vote de la loi de programmation militaire. "Quand on lutte contre le terrorisme, on vote les lois", a-t-il martelé...
Avant de reprendre, pour terminer l'offensive, le débat de la veille sur la laïcité. Avec une nouvelle attaque contre le porte-parole de Benoît Hamon, Alexis Bachelay, accusé d'être "l'ami du CCIF" (le député avait répondu la veille, l'accusant de "mentir"). Puis : "J'ai voté en 2004 la loi sur les signes religieux. J'ai voté la loi sur l'interdiction du voile intégral dans l'espace public [porté par la droite, NDLR]. A l'époque, Benoît Hamon, porte-parole du PS, était contre."
Manuel Valls, en difficulté, veut y croire : "La campagne présidentielle commence lundi matin. Je veux la porter, l'incarner." Dans le cas contraire, le chemin du ralliement avec le vainqueur risque d'être particulièrement escarpé.
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