Quand Valls et Montebourg étaient favorables au revenu universel qu'ils critiquent aujourd'hui

par Michel VERON
Publié le 10 janvier 2017 à 12h10, mis à jour le 10 janvier 2017 à 17h04
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Source : Sujet JT LCI

VOLTE-FACE - Si Manuel Valls et Arnaud Montebourg critiquent aujourd'hui la proposition de Benoît Hamon de créer un revenu universel, ils n’ont pas toujours été hostiles à cette mesure. Bien au contraire…

Ils pourront toujours dire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Engagés dans la primaire de la gauche, Manuel Valls et Arnaud Montebourg ont décidé d’attaquer Benoît Hamon en critiquant l’une de ses propositions phares : la création d’un revenu universel.

Depuis quelques jours, tous deux ne manquent pas une occasion de vilipender cette mesure. Ce mardi matin, l’ancien Premier ministre en a remis une couche sur France Info en se disant "opposé à une société de l'assistanat et du farniente". Sur LCI, l’ancien ministre de l’Économie est lui aussi de nouveau monté au créneau en évoquant une mesure "qui n’a pas de sens". 

Ce que pensent aujourd'hui Arnaud Montebourg et Manuel Valls du revenu universelSource : Sujet JT LCI
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Pourtant, dans un passé pas si lointain, Manuel Valls et Arnaud Montebourg n’ont pas toujours été de farouches opposants au revenu universel. Dans une tribune consacrée à la réforme des minima sociaux, publiée sur Facebook en septembre dernier, celui qui était encore le locataire de Matignon expliquait ainsi qu’il fallait "ouvrir de nouvelles pistes". "Le revenu universel, c’est-à-dire une allocation unique, ouverte à tous, à partir de 18 ans, pour remplacer la dizaine de minima sociaux existant, en est une", pouvait-on lire dans son texte.

Alors qu'il dénonce aujourd’hui une forme "d’assistanat", Manuel Valls écrivait également à l’époque : "Je n’accepte pas que l’on traite 'd’assistés' plus de 8 millions de nos compatriotes – jeunes qui cherchent un emploi, salariés modestes ou en formation, retraités avec des petites pensions – ; je n’accepte pas que l’on pointe du doigt les plus faibles, car c’est faire injure à des femmes, des hommes, des enfants pour qui la vie est dure". 

Montebourg assume son "évolution personnelle sincère"

Le revirement d’Arnaud Montebourg est un peu plus ancien. Dans un livre publié en 2012, ce dernier vantait "le revenu d’existence", parce qu'"on ne peut plus raisonner comme au temps des Trente Glorieuses". Selon lui, la recherche du plein-emploi était dévenu une chimère. "Ne s’épuise-t-on pas à courir derrière le mauvais lièvre ?", s’interrogeait-il. 

L’ancien ministre de l’Économie assume ce volte-face. Invité d’En direct de Mediapart début janvier (voir ci-dessous à partir de 1h28), il justifie cette "évolution personnelle sincère" par son expérience gouvernementale. "Considérez qu’on peut verser une revenu d’existence, c’est finalement exonérer le système économique de travailler le prix du travail", estime à présent Arnaud Montebourg. 


Michel VERON

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