AFFRONTEMENT - Entrés calmement dans ce débat de l’entre-deux tours de la primaire de la gauche, Manuel Valls et Benoît Hamon se sont rapidement opposés. Et c’est le candidat arrivé en tête au premier tour qui a lancé les premières piques.
Dix minutes. C’est le temps qu’il aura fallu aux deux candidats rentrer dans le vif du sujet. Le premier à attaquer frontalement son adversaire n’est autre que Benoît Hamon. Interrogé sur les questions économiques et sociales, Benoît Hamon a visé Manuel Valls sur le temps et le partage du travail.
"Il est partagé entre deux catégories de manière inégalitaire : ceux qui ne travaillent pas et ceux qui travaillent, séparés eux-aussi en deux catégories. Ceux qui sont contents d’aller travailler le matin et qui font la loi Travail, et ceux qui sont contents d’avoir un travail mais qui n’en vivent pas bien."
Une petite pique bien sentie à l'encontre de Manuel Valls, défenseur acharné de la loi Travail, qui ne fait qu’ouvrir le débat, parce que pour le maire de Trappes, il n’était pas encore tout à fait lancé. "On va commencer le débat car j’ai un désaccord avec Manuel Valls".
Valls et la foi
Interrogé dès le début du débat sur sa position concernant le numérique et le travail (la numérisation serait en passe de le détruire et le raréfier), Benoît Hamon semonce son adversaire :
"Tu n’as qu’à opposer, aujourd’hui, aux études sur l’impact de la révolution numérique, que ta foi, ta croyance qu’il n’y aura pas de raréfaction du travail." Pour se justifier, il affirme d’ailleurs qu’il vaut mieux commencer un processus quitte à se tromper, plutôt que de rester inactif.
Enfin, troisième missile (tel que l'a baptisé un journaliste du Lab) en moins de cinq minutes, sur la défiscalisation des heures supplémentaires. Benoît Hamon rappelle à Manuel Valls l’incohérence de sa proposition de majorer les heures supplémentaires de 25 % à 10 %.
"Sur la défiscalisation des heures supplémentaires que nous avons remis en cause au moment où la droite l’a fait, au motif que cela détruisait du travail… le faire à un moment où on a facilité dans la loi travail par un simple accord d’entreprise, la baisse du tarif des heures supplémentaires, il y a quelque chose qui m’échappe."
Le débat est bien lancé.
1er missile de Hamon qui parle de "ceux qui sont contents d'aller travailler le matin, et d'ailleurs ce sont eux qui font les lois Travail" — Etienne Baldit (@EtienneBaldit) 25 janvier 2017