"Une candidature de plus" : la victoire de Christiane Taubira à la Primaire populaire largement critiquée à gauche

"Nous voulons une gauche unie, nous voulons une gauche debout nous avons une belle route devant nous, je suis fière, je mesure le poids de cette confiance, nous n'avons pas le droit d'abandonner". C'est un appel à l'union qu'a lancé Christiane Taubira après avoir remporté ce dimanche la Primaire populaire. Pourtant, c'est un tout autre son de cloche qui s'est fait entendre auprès des candidats de la gauche à la présidentielle, certains décriant le processus de Primaire populaire depuis le début du processus.

À commencer par Yannick Jadot, le candidat EELV. Invité sur le plateau de TF1, il a assuré "n'avoir rien à dire" à Christiane Taubira. "C'est une candidature de plus, c'est exactement l'inverse de ce que voulait la Primaire populaire" a-t-il dénoncé. 

De son côté, Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise, qui avait déjà qualifié le processus de la Primaire populaire de "farce", a estimé sur France 5 que l'ancienne Garde des Sceaux avait "enfilé la chaussure qui a été préparée pour elle, je ne suis pas concerné, c'est leur affaire", ajoutant en avoir "un peu marre des appels téléphoniques où on me prend pour une bille", référence à un récent coup de fil de l'ex-candidat Arnaud Montebourg qui était également en quête d'union avant de jeter l'éponge.

Même constat de la candidate socialiste Anne Hidalgo qui a assuré que, "non", elle ne se sent pas non plus engagée par ce résultat. "Ça aurait pu être un moment de rassemblement de toute la gauche, c'est une candidature de plus", a-t-elle abondé. 

"Le résultat divise" a encore commenté Anna Agueb-Porterie, arrivée en septième position à la Primaire populaire sur Twitter, avant d'annoncer qu'elle soutenait le candidat insoumis. Assez rare pour le préciser, Pierre Larrouturou, arrivé en quatrième position, a, lui, félicité Christiane Taubira et l'a assuré de son "entier soutien" pour "construire l'union et la victoire du climat, de la justice sociale et du renouveau démocratique". 

Une situation qui a aussi donné lieu à des commentaires sur le ton de l'humour, comme celui de l'écologiste Sandrine Rousseau qui, après avoir constaté sur Twitter que "la situation à gauche se complique", a ironisé : "je propose que (François) Hollande se déclare maintenant".

Christiane Taubira doit, selon ses proches, donner à ses concurrents un ultimatum à la mi-février pour se rassembler avec elle. En attendant, la gauche se situe à l'heure actuelle à un score historiquement bas dans les sondages, avec seulement un quart des intentions de vote, loin derrière le président et quasi candidat Emmanuel Macron, favori avec environ 25%, suivi au coude-à-coudes de Marine Le Pen (RN) et Valérie Pécresse (LR).