"Priorité absolue" à la réforme des retraites ? Bruno Le Maire s'explique

C.A.
Publié le 1 décembre 2020 à 22h36

Source : TF1 Info

PRÉCISIONS - La réforme des retraites, "priorité absolue" ? Les termes employés par le ministre de l'Économie dans une interview au Parisien ont fait bondir jusqu'au sein du gouvernement. Ce mardi soir, Bruno Le Maire s'est expliqué sur ses déclarations sur LCI.

Chaque jour depuis le début du reconfinement, les indicateurs concernant l'évolution de la propagation du Covid-19 sont plus encourageants. Si la France commence tout doucement à voir le bout du tunnel, Bruno Le Maire songe déjà à l'après. Dans une interview donnée au Parisien-Aujourd'hui en France le 28 novembre, le ministre de l'Économie affirmait que les retraites étaient "la priorité absolue" des "réformes structurelles" à conduire face à la dette, suscitant l’effroi de la CFDT et la discorde au sein du gouvernement. La ministre du Travail Elisabeth Borne s'était notamment opposée à cette vision en affirmant que la priorité absolue était, selon elle, "de sortir la crise sanitaire économique, sociale, de protéger les emplois". Invité ce mardi soir de LCI, le patron de Bercy a tenu à remettre les points sur les I.

"C’est surprenant de voir à quel point on arrive à faire des tempêtes dans des verres d’eau", réagit-il en estimant avoir été mal compris. "On n'a sans doute pas lu intégralement ce qui était écrit : (...) Priorité absolue des réformes le jour où nous engagerons des réformes." Pour ceux qui pensaient la réforme "mort-née", comme le disait ce mardi à l'Assemblée nationale le patron des députés LR Damien Abad, tel n'est pas tout à fait le cas. Regrettant toujours que la France soit "l'un des pays où les personnes qui ont entre 55 et 63 ans travaillent le moins", le ministre de l'Économie affirme ne pas avoir abandonné le projet, loin de là.

Priorité absolue des réformes le jour où nous engagerons des réformes.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie

Pour autant, dit-il, chaque chose en son temps. "La première décision à prendre est de protéger notre économie, nos entreprises, notre capital humain, notre capital technologique. La deuxième décision sera de relancer l’activité économique. Nous avons commencé à le faire. Dans un troisième temps viendra la question du remboursement de la dette et de la reprise des réformes structurelles (…) parce que notre pays n’a pas changé. Notre pays a besoin de transformations profondes", soutient-il. Et d'ajouter, soulignant son intention de ne pas brûler des étapes : "Il faut faire les choses les unes après les autres si on ne veut pas se prendre les pieds dans le tapis".

Pour le ministre de l'Économie, poursuivre ce projet de réforme est néanmoins capital pour remédier à un régime "largement déficitaire" et pour "rester fidèle à ce pour quoi les Français ont élu le Président de la République". "Que l'on dise que toute ambition de transformation du pays est abandonnée, ce serait rompre avec le pacte qui a conduit à l’élection du président de la République", assène-t-il.


C.A.

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