Prix des carburants : comment le gouvernement justifie-t-il la baisse de la ristourne ?

J.F
Publié le 15 novembre 2022 à 15h11

Source : JT 20h WE

La remise de 30 centimes à la pompe prend fin ce mercredi, et ne sera plus que de 10 centimes jusqu'au 31 décembre.
Pour justifier la fin de cette aide, le gouvernement invoque l'écologie.

Finie la ristourne de 30 centimes à la pompe à partir de ce mercredi 16 novembre. Financée par l'État depuis le 1er septembre pour soutenir le pouvoir d'achat des Français, cette aide qui devait prendre fin au début du mois et a déjà été prolongée de quinze jours passera à partir à 10 centimes, et ce jusqu'au 31 décembre. À droite comme à gauche, on dénonce un mauvais timing et un abandon des Français. Comment le gouvernement répond-il aux critiques et justifie-t-il de cesser d'aider ses compatriotes à faire le plein ?

Être "totalement raccord" avec la COP27

Son premier argument est de cesser de financer ce qui s'apparente à "une subvention aux énergies fossiles". "Cette ristourne, elle est bonne pour le pouvoir d'achat mais elle n'est pas bonne pour le climat", a justifié le ministre de la Transition énergétique Christophe Béchu ce mardi sur franceinfo. "Faire cesser cette ristourne, c'est nous mettre totalement raccord avec les discours de la COP27, avec ce qu'on est en train de dire sur la lutte contre le dérèglement climatique, avec la nécessité de ne pas soutenir des énergies qu'on ne produit pas, qui sont néfastes pour la planète et le pays. Que chacun regarde comment il est capable de diminuer sa consommation - vitesse, covoiturage, usages alternatifs..."

Le 17 octobre dernier sur BFMTV, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire déclarait : "Nous ne pouvons pas conserver de manière définitive une mesure qui est une incitation à consommer du carburant, donc des énergies fossiles, qui est une subvention aux énergies fossiles. Ce serait totalement contradictoire avec notre politique de décarbonation et d'accélération de la transition énergétique. (...) Je suis opposé à ce que nous maintenions une subvention à des énergies fossiles."

Une mesure qui a déjà coûté 7 milliards d'euros

Lundi sur LCI, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a également apporté comme explication le fait que cette aide avait bénéficié aux pays frontaliers à la France, arguant qu'elle avait financé "aussi des personnes qui viennent de pays voisins, qui viennent faire le plein en France aux frais du contribuable français"

"On ne peut pas se payer une ristourne à vie", a poursuivi l'ancien porte-parole du gouvernement. "Cette ristourne nous a coûté plus de 7 milliards d'euros cette année. On l'a prolongée de quinze jours car beaucoup de Français ont eu des difficultés à s'approvisionner à cause des grèves. Quinze jours, c'est 440 millions d'euros. On doit basculer vers des dispositifs plus ciblés, avec une aide pour les gros rouleurs", a-t-il ajouté, en référence à l'aide ciblée qui profitera à certains automobilistes ayant besoin de leur voiture pour travailler, mise en place en janvier 2023.


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