La majorité présidentielle est sur le point de s'entendre avec Les Républicains pour proposer au vote des députés une ristourne plus importante des prix du litre d'essence à la pompe.La remise de 18 centimes existante devrait être accrue, possiblement jusqu'à 30 centimes, et prolongée.
Combien les Français payeront-ils leur essence cet été et à la rentrée ? Parmi les mesures discutées actuellement à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d'achat, le prix des carburants est parmi celles qui intéressent le plus des consommateurs et qui aura un impact direct et rapide sur leur porte-monnaie. Alors que la majorité défendait une mesure qui ne faisait pas l'unanimité dans l'opposition, elle s'est résolue à bâtir une alternative avec Les Républicains pour être sûre de faire passer la mesure. À quoi pourrait ressembler cette dernière ?
Pour limiter les prix de l’essence, le gouvernement prévoyait dans son projet de loi initial de prolonger la remise carburant de 18 centimes instaurée depuis le 1er avril, en la réduisant progressivement (12 centimes en octobre, 6 centimes en novembre, 0 en décembre) et en l’arrêtant à la fin de l’année pour la remplacer par une indemnité carburant pour les travailleurs à revenus modestes et les gros rouleurs, qui serait entrée en vigueur le 1er octobre.
De leur côté, Les Républicains - que la majorité doit séduire pour faire voter l’article - réclamaient une limitation du prix du carburant à 1,50 euro par litre, en baissant les taxes. Une ligne rouge pour la majorité présidentielle, qui l’estimait irresponsable et "pas tenable pour nos finances publiques". Elle s’était en revanche dite prête à négocier et à trouver un compromis, notamment en prolongeant la ristourne de 18 centimes, pourquoi pas jusqu’à la fin de l’année, et d’offrir une indemnité kilométrique aux travailleurs.
Vers une baisse de 30 centimes ?
Il semblerait qu’après discussions, les deux partis aient trouvé un accord, comme l’a confirmé à TF1 et LCI la vice-présidente de la commission des finances et députée LR Véronique Louwagie. Son parti a déposé des amendements réclamant une ristourne de 40 centimes par litre d’essence entre août et décembre 2022, précisant qu’il serait "possible de moduler cette ristourne si le carburant diminue, notamment s’il aboutit à un prix inférieur à 1,50 euro". Il s’agirait de renoncer à l’indemnité carburant ciblée sur les gros rouleurs évoquée plus haut, et le gouvernement aurait choisi d’opter pour une baisse "jusqu'à 20, 25 ou 30 centimes", a indiqué à LCI le rapporteur général du budget Jean René Cazeneuve.
La majorité ne devrait pas donner suite aux revendications de la gauche de bloquer les prix des carburants en taxant les profits des compagnies pétrolières. La taxe sur les "superprofits" pour aider au financement des mesures fait d'ailleurs débat jusque dans le camp présidentiel, certains députés de l'aile gauche de la macronie y étant favorables. L'exécutif refuse, poussant plutôt en faveur de gestes des entreprises, arguant que ces derniers auront des effets immédiats sur le pouvoir d'achat, quand les profits des taxes iront plus tard dans les caisses de l'État.