CONTROVERSE - La présence de Greta Thunberg à l'Assemblée nationale ce mardi provoque de vives réactions d'une partie de la classe politique. Plusieurs personnalités du Rassemblement national et des Républicains appellent à boycotter sa venue.
La venue de Greta Thunberg à l'Assemblée nationale fait réagir la classe politique. L'égérie suédoise de la lutte contre le réchauffement climatique n'est pas la bienvenue, aux yeux de certains députés LR et RN. La jeune fille de 16 ans, devenue le symbole du mouvement de la jeunesse pour l'environnement, doit participer ce mardi 23 juillet à une heure et demie de débat, dans lequel elle devrait insister sur l’urgence d’agir.
Un discours que plusieurs élus ne semblent pas vouloir écouter, la Suédoise étant, selon certains, une "prophétesse en culotte courte", une "gourou apocalyptique".
"La planète, oui, le greenbusiness, non"
"@GretaThunberg a été invitée à l'Assemblée nationale pour la séance. Je respecte la liberté de penser... mais ne comptez pas sur moi pour applaudir une prophétesse en culottes courtes, "Prix Nobel de la peur". La planète, oui. Le greenbusiness, non", a tweeté dimanche Julien Aubert, candidat à la présidence de LR.
. @GretaThunberg a été invitée à l’Assemblée nationale pour la séance. Je respecte la liberté de penser... mais ne comptez pas sur moi pour applaudir une prophétesse en culottes courtes, « Prix Nobel de la peur ». La planète, oui. Le greenbusiness, non. https://t.co/Fgey6TJ4Bi — Julien Aubert (@JulienAubert84) July 21, 2019
Samedi, Guillaume Larrivé, également dans la course à la présidence des Républicains, avait appelé ses collègues "à boycotter @GretaThunberg à l'Assemblée nationale". "Pour lutter intelligemment contre le réchauffement climatique, nous n'avons pas besoin de gourous apocalyptiques, mais de progrès scientifique & de courage politique", avait-il lancé sur le réseau social.
🌍J'appelle mes collègues députés à boycotter @GretaThunberg à l'Assemblée nationale. Pour lutter intelligemment contre le réchauffement climatique, nous n'avons pas besoin de gourous apocalyptiques, mais de progrès scientifique & de courage politique. https://t.co/Qs4Lna2dXE — 🇫🇷 Guillaume Larrivé (@GLarrive) July 20, 2019
"Je ne veux pas aller me prosterner devant Greta Thunberg"
Auparavant, Valérie Boyer (LR) avait, elle, parlé de Greta Thunberg comme d'une "jeune activiste totalement sous emprise". Et Sébastien Chenu (RN) avait demandé : "Si je dis que je ne veux pas aller me prosterner devant @GretaThunberg cette enfant de 16 ans invitée à l'Assemblée devant la représentation nationale, je sors (encore?) du politiquement correct?".
Si je dis que je ne veux pas aller me prosterner devant @GretaThunberg cette enfant de 16 ans invitée à l’Assemblee devant la représentation nationale, je sors (encore?) du politiquement correct? — Sébastien Chenu (@sebchenu) July 17, 2019
Des élus de gauche ont pour leur part fait valoir ces derniers jours qu'il était "incompréhensible" que la majorité vante les mérites de la jeune adolescente et vote mardi, au moment même de sa venue, le projet de loi de ratification du traité Ceta de libre-échange entre l'UE et le Canada, nocif selon eux pour l'environnement.
162 députés de tout bord à l'origine de sa venue
Une députée LaREM, Bénédicte Peyrol, a elle aussi pris ses distances dimanche à l'égard de la visite de la jeune Suédoise. "Pourrait-on mettre autant à l'honneur les scientifiques, les personnes qui agissent depuis des années pour la planète. Utiliser le manichéisme du Bien contre le Mal est bien trop simple pour agir dans un monde complexe", a-t-elle tweeté.
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Greta Thunberg, visage de la mobilisation écologiste auprès des jeunes, a été invitée par les 162 députés membres du collectif transpartisan pour le climat "Accélérons", pour une réunion ouverte aux autres parlementaires. Elle assistera aussi à la séance des questions au gouvernement, depuis la tribune d'honneur. L'adolescente de 16 ans a reçu dimanche le Prix Liberté 2019 à Caen en présence de vétérans du Débarquement de Normandie de 1944.