"Pure folie" ou "grande prudence" : les élus du Grand Est, région classée "rouge", se préparent au déconfinement

Publié le 8 mai 2020 à 16h45

Source : TF1 Info

11 MAI - Le Grand Est, durement touché par l'épidémie et intégralement classé en rouge, est concerné par le déconfinement progressif proposé jeudi 7 mai par Edouard Philippe. Une "pure folie", a dénoncé le président du Bas-Rhin Frédéric Bierry. Une position que ne partage pas partagée le président de la région, Jean Rottner.

Une France coupée en deux, mais un déconfinement sur l'ensemble de son territoire à partir du 11 mai. Edouard Philippe a annoncé jeudi que l'ensemble des départements, qu'ils soient classés en rouge ou en vert sur la carte des autorités sanitaires, seront libérés ce lundi d'une grande partie des contraintes imposées depuis le 17 mars. 

Les départements en rouge, où les services de réanimation sont encore sous tension, seront toutefois déconfinés moins rapidement. C'est notamment le cas de l'ensemble de la région Grand Est, durement frappée par l'épidémie de coronavirus depuis le mois de février, où les services hospitaliers commencent tout juste à souffler, le nombre d'admissions en réanimation diminuant graduellement. 

"Pure folie"

L'annonce du déconfinement sur ce territoire a suscité l'indignation du président LR du conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry. "Le gouvernement a annoncé vouloir maintenir le déconfinement des départements rouges. C'est de la pure folie", a fustigé, dans une vidéo, l'élu, qui réclame une stratégie différenciée dans l'ancienne région Alsace. "Ici en Alsace, première région frappée de plein fouet par l'épidémie de coronavirus, nous ne sommes clairement pas prêts à subir la violence d'une seconde vague", a-t-il ajouté, jugeant la situation sanitaire alsacienne "hautement précaire". 

Le président du département estime que, face au risque "de subir une nouvelle catastrophe sanitaire avec de nombreux morts, seules de strictes règles sanitaires d'accompagnement adaptées aux territoires pourront être les garde-fous de la pandémie".

L'élu réclame notamment, pour l'Alsace, une date de déconfinement "indissociable d'une disponibilité garantie de masques", et des masques "obligatoire pour tous dans l'espace public", ainsi qu'un recours "massif" aux tests. "Ne confondons pas vitesse et précipitation", conclut-il.

"Grande prudence"

Dans le département voisin du Haut-Rhin, la réponse est différente mais très mesurée. "Le déconfinement va devoir être envisagé de manière très progressive et avec la plus grande prudence pour éviter la résurgence d'une épidémie dont nous ne savons malheureusement que trop à quel point elle peut être terrible et dévastatrice", a réagit la présidente du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert. L'élue divers droite a notamment demandé à l'Agence régionale de santé des précisions sur la stratégie de dépistage en Alsace. 

Interrogé sur LCI, le président LR de la région Grand Est Jean Rottner a réagi aux propos de Frédéric Bierry au sujet du déconfinement, prenant le contrepied. Cet urgentiste de formation a assuré faire "confiance" aux scientifiques qui ont conseillé l'exécutif. "Si le gouvernement a décidé d'un déconfinement, c'est que nous sommes à une période où il faut l'assurer", a-t-il estimé. "Evitons d'encourager les peurs, les angoisses, appelons à une véritable citoyenneté, tout en sachant que la fin du confinement n'est pas la fin de l'épidémie". Jean Rottner a également regretté qu'une région soit "montrée du doigt" parce qu'elle est classée en rouge. "Il y a des précautions à prendre, il faut tester, tester, isoler, mais évitons cette frontière entre les rouges et les verts", a-t-il plaidé. 

Le président de la région Grand Est a assuré par ailleurs que ce territoire serait "suréquipé" en tests durant la période du déconfinement. Au 11 mai, plus de 18.000 tests quotidiens devraient être assurés dans cette région. 


La rédaction de TF1info

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