TRANSPARENCE - L'exécutif doit présenter mercredi un "baromètre de l'action publique" en ligne mesurant l'avancée des 25 réformes prioritaires du quinquennat. Une opération de transparence mais aussi un coup de "pression" assumé sur les membres du gouvernement.
Emmanuel Macron avait promis, au début de son quinquennat, d'évaluer régulièrement l'action de ses ministres. La principale déclinaison formelle de cet engagement va se traduire, à 15 mois de la prochaine élection présidentielle, par la publication d'un "baromètre de l'action public" mis en ligne, mercredi, par l'entremise de la ministre de la Transformation et de la fonction publique Amélie de Montchalin.
Ce baromètre, dévoilé à l'issue d'un séminaire gouvernemental destiné à plancher sur la relance des réformes dans cette dernière ligne droite du quinquennat, se propose d'évaluer l'avancée des 25 réformes prioritaires du quinquennat. "La crise sanitaire ne sera pas un prétexte, une excuse à la relégation de nos engagements de 2017", a ainsi justifié Amélie de Montchalin, estimant que les Français, Covid ou non, attendaient "des résultats" car "ils n'en peuvent plus des promesses".
La publication de cette évaluation s'accompagnera d'un tour de France de la ministre, qui se rendra pour commencer, vendredi, dans les Ardennes, avant d'enchaîner des déplacements hebdomadaires auprès des élus locaux et des préfets, pour voir "où ça coince", a indiqué à LCI une source gouvernementale.
"Mettre la pression sur les ministres"
Le choix du moment peut surprendre, tant la crise sanitaire monopolise encore l'action gouvernementale. Mais pour l'exécutif, ce baromètre "tombe très bien". "Les Français n'ont pas que le Covid en tête", explique à LCI cette source. "Ils ont toujours leurs problèmes du quotidien, il faut les régler, il faut accélérer".
Le bilan doit aussi permettre de "mettre la pression sur les ministres", nous explique-t-on aussi, car "il y a un gros boulot d'application" pour mettre en œuvre les réformes d'ici à 2022. Une forme "d'avertissement collectif" pour rappeler aux intéressés que "les ministres sont solidaires de l'action menée depuis trois ans". Et pour les derniers mois qui restent avant les échéances électorales.
Amélie de Monchalin a précisé que cette évaluation était détaillée "département par département", avec une comparaison systématique entre la situation en 2017, la situation actuelle, et la situation attendue en 2022.
25 thèmes prioritaires
Le baromètre se concentre sur 25 réformes jugées prioritaires par l'exécutif, dont des grands engagements d'Emmanuel Macron (dédoublement des classes, plan vélo, lutte contre les violences faites aux femmes, apprentissage...). "Avant, c'était du pilotage interne, on prend le risque de rendre cela public", explique l'exécutif, assurant qu'il s'agissait d'un "outil de pression" et non "d'un instrument de valorisation" du bilan gouvernemental. Mais aussi une façon de montrer aux Français que tout, dans son action, ne se résume pas à la lutte contre le Covid-19.
Selon Le Parisien, qui en a consulté des éléments avant sa publication, ce baromètre mesure le taux de réalisation de ces réformes. On apprendra ainsi que l'engagement d'Emmanuel Macron à dédoubler les classes de CP et de CE1 en réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+) est réalisé à 100%, mais que ce dédoublement n'est réalisé qu'à 16% dans les classes de grande section situées en REP+. Le déploiement du "Pass Culture", autre engagement présidentiel, n'est réalisé qu'à 8%. L'installation des maisons France Service, destinées à renforcer les services publics dans les territoires, n'est réalisée qu'à 34%.
Le baromètre se montre également mitigé au sujet du tri élargi des déchets (32%), du développement des contrats d'apprentissage (47%) ou encore du déploiement de la fibre sur l'ensemble du territoire (50%). La réforme de la prime écologique pour la conversion en véhicules propres n'est réalisée qu'à 59%, et le Plan vélo à 64%. En revanche, la réforme de la taxe d'habitation - qui doit disparaître progressivement - est réalisée à 76%. Reste à savoir à quel point cet exercice de transparence sera exhaustif. "On se réserve la possibilité de compléter l'outil au fur et à mesure", a précisé, prudente, Amélie de Montchalin.
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