RIEN N'EST JOUÉ - Arrivée largement en tête lors du 2e tour des municipales, Michèle Rubirola espère être élue maire ce samedi... mais rien n'est moins sûr. La droite pourrait tenter un coup de poker. Le vote pour le 3e tour a commencé à 9h30.
Plusieurs collectifs marseillais se sont rassemblés ce samedi matin devant l'hôtel de ville pour ne pas se laisser "voler leur vote". Depuis 9h30 a commencé en effet le 3e tour de l'élection. Celui qui devrait désigner le successeur de Jean-Claude Gaudin à la tête de la ville. Et rien n'est encore fait.
Arrivée en tête dans la soirée du 28 juin à Marseille, la numéro 1 de liste du Printemps marseillais Michèle Rubirola n'est en effet pas assurée d'être élue maire de la cité phocéenne. Elle n'a pas réussi à remporter assez de sièges pour sécuriser une majorité absolue au conseil municipal (101 sièges). La liste arrive en tête avec 42 sièges. Deuxième, celle des Républicains (39), suivie par le RN (9), les alliés divers gauche de Samia Ghali (8) et ceux divers droite de Bruno Gilles (3). Loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) oblige, l'élection se fait par secteurs. Et aucune majorité absolue n'est sortie des urnes.
Tous les regards se tournent donc vers les neuf élus du Rassemblement national, autour de leur leader Stéphane Ravier, les neuf rassemblés autour de la sénatrice des quartiers Nord Samia Ghali, "femme de gauche" en rupture de ban avec le PS, et les deux voix du dissident LR Bruno Gilles. Si le Printemps marseillais a déjà dénoncé un potentiel "hold-up démocratique", résultat de tractations en coulisses, les chiffres sont là : pour s'imposer lors des deux premiers tours de vote, où la majorité absolue est requise, des alliances sont incontournables.
Samia Ghali, dissidente convoitée
Car Samia Ghali - qui a reçu le soutien inattendu d'Alain Delon - a montré qu'il faudrait compter avec elle. Rejoindre le Printemps marseillais, pourquoi pas, à condition de devenir première adjointe, a-t-elle exigé vendredi, avant d'annoncer le ralliement de Lisette Narducci, ancienne socialiste passée chez Gaudin lors des municipales 2014 et élue cette année sous la bannière de Bruno Gilles. Une requête aussitôt rejetée par Michèle Rubirola, qui ne veut être "l'otage d'aucun chantage". Mais c'est bien Mme Ghali qui va rebattre complètement les cartes, au coeur de la nuit, à quelques heures à peine de l'ouverture de ce conseil municipal décisif: face au "refus incompréhensible" du Printemps d'accepter sa main tendue, elle annonce sur Twitter reprendre sa totale liberté de vote, avec ses colistiers, pour "faire le meilleur choix" en faveur des quartiers populaires.
A droite, qui avait retiré son candidat contre Samia Ghali, on croise les doigts. Les voix de la sénatrice des quartiers nord les poserait en première coalition municipale. Le député LR Guy Teissier, 27 ans au Palais Bourbon au compteur, veut croire au micro de France Info que "Samia Ghali a beaucoup cheminé idéologiquement depuis son départ du PS. Paradoxalement, je pense qu'elle se sentirait plus à l'aise avec nous qu'avec le Printemps marseillais qui a maintenu sa liste contre elle dans son secteur".
La droite débranche Vassal, Teissier et son suppléant candidats
C'est parce que tout est encore incertain que la droite veut continuer à y croire. "Je n'ai pas perdu, ce soir il n'y a pas de majorité à Marseille", mais une "situation de blocage", avait ainsi assuré Martine Vassal à l'issue de la soirée électorale, laissant présager d'une semaine de lutte d'influence acharnée d'ici à la première réunion du nouveau conseil municipal, samedi 6 juillet. Pour espérer obtenir la majorité, les Républicains se tourneront eux vers le dissident Bruno Gilles, qui pourrait vendre chèrement le ralliement de ses quelques conseillers à la droite.

Même le maire LR sortant Jean-Claude Gaudin s'en est mêlé dimanche, repoussant sa rencontre avec Michèle Rubirola qui devait avoir lieu le lendemain : il a sommé les "onze élus des listes minoritaires d'hier", soient celles de Bruno Gilles et Samia Ghali, de choisir entre "entre la poursuite du développement de la ville et le repliement vers les errements du passé et le déclin".
La journée du 2 juillet aura été celle de toutes les surprises. En effet, Martine Vassal a annoncé son retrait au profit du baron local Guy Teissier, 75 ans, comme le laissait entendre Libération. La conséquence de la campagne outrancière contre le Printemps marseillais ? En tout cas, les envies de "rassemblement" de Guy Teissier n'ont pas eu l'effet recherché. Ce dernier, qui aurait eu le privilège d'être maire en cas d'égalité parfaite entre les deux candidats du fait de son âge, a vu apparaître une autre candidature, celle de Lionel Royer-Perreaut, maire des 9e et 10e arrondissements, après avoir conduit une liste sur laquelle figurait... Guy Teissier.
Convaincu de l'existence de négociations entre le septuagénaire et le Rassemblement national (dont le leader local Stéphane Ravier a appelé à créer un front anti-Printemps marseillais), celui qui est aussi le suppléant de Guy Teissier à l'Assemblée regrettait aussi que ce dernier n'ait pas été élu maire, dimanche 28 juin. Si Guy Teisser a contesté toute volonté d'alliance avec l'extrême-droite, cela n'a pas encore convaincu son dissident qui, toutefois, a annulé sa conférence de presse prévue ce vendredi. Pendant ce temps-là, l'ex-candidate Martine Vassal indiquait de son côté qu'il n'était pas question de faire alliance avec le RN. Fin du suspense ce samedi.
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