Référendum sur l'unité de la gauche : le PS évitera-t-il le flop ?

Publié le 16 octobre 2015 à 7h53
Référendum sur l'unité de la gauche : le PS évitera-t-il le flop ?

ROULETTE RUSSE – Le référendum sur l'unité de la gauche aux élections régionales, idée du patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, est organisé du 16 au 18 octobre sur Internet et dans les urnes. L'exercice comprend au moins deux défis risqués : atteindre au moins 200.000 participants et intéresser les alliés de gauche, plutôt sceptiques jusqu'ici.

Aux urnes, peuple de gauche ! Du vendredi 16 octobre au dimanche 18 octobre, le Parti socialiste organise son fameux référendum sur l'unité pour les élections régionales, un scrutin ouvert à tous mais qui n'a jusqu'ici pas déchaîné les foules. Tout citoyen qui se sent concerné pourra répondre, dans l'une des 2500 urnes ouvertes sur les marchés de France, ou bien en ligne, à la question suivante : "Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ?"

Alors que le PS plafonne à des niveaux particulièrement bas dans les sondages – 23 % au premier tour des régionales selon notre dernière étude OpinionWay –, le pari de Jean-Christophe Cambadélis, confronté jusqu'ici aux sarcasmes et au scepticisme des partenaires écologistes et communistes, apparaît risqué. Mais au PS, c'est la méthode Coué qui domine. Optimiste, le patron des socialistes assure lui-même la promotion de l'événement .

"On pense que ça se jouera entre 200.000 et 300.000 participants", pronostique un responsable du PS, faisant la synthèse entre les 300.000 annoncés au départ et l'objectif revu à la baisse quelques jours plus tard. "A 300.000, on serait content. Ce serait une bonne base pour une alliance populaire." Une bonne base… Mais pour quoi faire ? Le référendum survient alors que toutes les questions d'alliance sont déjà bouclées pour le premier tour des régionales. Les écologistes partent seuls, ou bien s'allient avec le Front de gauche dans le Nord Pas-de-Calais – où se présente Marine Le Pen – et en Paca.

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Faire sortir du bois le "peuple de gauche"

"Cette campagne pour le référendum a déjà produit un effet positif", veut croire le même cadre socialiste. "Il a permis de clarifier les choses : Pierre Laurent au PCF, Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse chez EELV ont pris position pour l'unité au second tour. Il a aussi remis le PS au centre du jeu en éloignant la perspective d'une division absolue de la gauche." Traduction : il aurait éloigné le spectre d'un isolement funeste du PS vis-à-vis de ses partenaires. Dans une lettre ouverte publiée le 12 octobre, la patronne d'EELV, Emmanuelle Cosse, ne semblait toutefois pas savourer autant la méthode, accusant les socialistes de "chantage au rassemblement".

Du reste, il faut encore convaincre les premiers concernés. Les militants, qu'ils soient socialistes ou écologistes, sont fortement sollicités par courrier électronique ces derniers jours :

Même parmi les socialistes, tout le monde ne semble pas convaincu. Les troupes du PS ont par exemple rechigné à mettre en place des urnes dans la Nièvre et le Jura. Invité de France Info vendredi 16 octobre au matin, Jean-Christophe Cambadélis a néanmoins expliqué qu'il y aurait une consultation organisée sur internet dans le fief historique de François Mitterrand.

Au sein du gouvernement lui-même, selon  Le Figaro , certains ministres soupirent à l'évocation du vote de ce week-end. Quant au fameux "peuple de gauche", il est, d'après les sondages, très favorable à l'unité. Mais il prévoit aussi de s'abstenir massivement aux élections de décembre. "Quel que soit le résultat, a promis le Premier secrétaire du PS sur France Info, je prendrai une initiative."

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Vincent MICHELON

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