Retraites : à neuf voix près, le gouvernement évite la censure et voit sa réforme adoptée

Publié le 20 mars 2023 à 20h58
Retraites : à neuf voix près, le gouvernement évite la censure et voit sa réforme adoptée
Source : Bertrand GUAY / AFP

Les deux motions de censure déposées contre le gouvernement ont été rejetées.
Celle du groupe Liot a néanmoins recueilli 278 voix, manquant à neuf voix seulement de faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne.
La réforme toujours contestée des retraites est par conséquent adoptée par le Parlement.

Le combat parlementaire autour de la réforme des retraites est désormais terminé. Le dépôt de deux motions de censure n'aura pas suffi à arrêter le projet du gouvernement, très contesté en France, les deux ayant été rejetées. Celle du groupe indépendant Liot, avec le soutien de la gauche, a néanmoins recueilli 278 voix, manquant de faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne à neuf voix seulement.

Une fin de bataille parlementaire sans répit

La motion de censure aurait effectivement dû recueillir 287 voix pour que la motion de censure soit approuvée. Le vote n'a néanmoins jamais été aussi serré depuis une motion de censure déposée contre le gouvernement de Pierre Bérégovoy en 1992. Le deuxième texte, à l'initiative du RN, n'a recueilli que 94 voix.

Après le rejet de ces deux motions, la réforme très contestée d'Emmanuel Macron est donc définitivement adoptée. Dans une déclaration à l'AFP, Elisabeth Borne s'est dite "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires". La fin de la bataille parlementaire ne met néanmoins pas fin au combat contre la réforme des retraites, ont d'ores et déjà annoncé plusieurs groupes d'oppositions, qui ferraillent depuis des semaines sur le texte.

À la suite du vote, certains députés ont appelé à la démission de la Première ministre, malgré le résultat. Ce gouvernement "est d'ores et déjà mort", a déclaré la cheffe de file des insoumis, Mathilde Panot, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon appelant à "passer à la censure populaire", "en tout lieu et en toute circonstance". Elisabeth Borne "doit partir" ou "le président doit la démissionner", a abondé la présidente du groupe RN Marine Le Pen. 

Comme tous les soirs depuis l'annonce du passage du texte sur les retraites via un 49.3, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire. À Paris, plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes et quelques ultras du mouvement des Gilets jaunes, se sont rassemblées non loin de l'Assemblée nationale. Après le maintien de justesse du gouvernement, quelques jets de projectiles ont eu lieu et les policiers ont fait usage de leur spray lacrymo pour faire reculer des manifestants, très encadrés par les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.


Aurélie LOEK

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