Âge, taux, 49.3... Les dernières précisions d'Elisabeth Borne sur la réforme des retraites

Publié le 3 janvier 2023 à 11h50, mis à jour le 3 janvier 2023 à 12h00
Retraites : que retenir de l'entretien de Borne sur franceinfo
Retraites : que retenir de l'entretien de Borne sur franceinfo

À une semaine de la présentation du projet de loi sur les retraites, Elisabeth Borne a donné des précisions ce mardi sur franceinfo.
L'âge de départ à 65 ans n'est pas un "totem", et il ne faudra pas aller au-delà des 43 années de cotisation ni travailler plus de 47 ans pour toucher le taux plein.
Trouver des "compromis" avec les oppositions permettrait de ne pas avoir à utiliser le 49.3.

Elle présentera le 10 janvier le projet de loi du gouvernement pour réformer les retraites. Mais ce mardi, la Première ministre était invitée de la matinale de franceinfo et a donné quelques précisions sur la réforme, qu'elle juge nécessaire et "juste pour les Français", avant d'entamer de nouvelles discussions à Matignon avec les partenaires sociaux à propos d'un texte dont en l'état ne veulent ni syndicats ni opposants politiques.

Tout d'abord, Elisabeth Borne a réaffirmé que le report de l'âge légal de départ à 65 ans n'était "pas un totem". "D'autres solutions permettent d'atteindre l'équilibre de notre système d'ici 2030", a-t-elle assuré, quand la majorité des partenaires sociaux et politiques ne veulent pas le modifier, ou placent la limite à 63 ans comme le patron des députés LR. "Sur tous ces sujets, on continue à discuter", a précisé la Première ministre, alors que le président de la République a régulièrement fait savoir que 65 ans avait sa préférence quand 64 serait celle de la cheffe du gouvernement, et plus globalement des membres de la majorité désireux de trouver des accords et des compromis.

La retraite à taux plein toujours fixée à 67 ans

Faudra-t-il cotiser au-delà des 43 années instaurées par la loi Touraine ? Non, a assuré la Première ministre. "Nous n'irons pas au-delà des 43 années de cotisation prévue dans la réforme Touraine pour avoir une retraite à taux plein", a-t-elle rassuré, "personne ne devra travailler 47 ou 48 ans". La cheffe du gouvernement a également certifié qu'il ne faudrait pas travailler au-delà de 67 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Aujourd'hui, il est possible de bénéficier d'une retraite à taux plein à 67 ans sans avoir atteint le nombre de trimestres requis. "L'âge d'annulation de la décote, qui permet à quelqu'un de partir sans décote ne bougera pas, il restera à 67 ans", a expliqué Elisabeth Borne. 

L'ancienne ministre du Travail a également expliqué qu'à l'heure actuelle le projet du gouvernement était que seuls les nouveaux entrants dans le régime bénéficient de la retraite minimum à 1200 euros. "Nous aurons ce débat à l'Assemblée et au Sénat, mais la priorité c'est que ceux qui travailleront plus bénéficient de cette retraite minimum à 85% du Smic", a-t-elle déclaré. 

Contrairement à ce qu'assure l'opposition, Elisabeth Borne a garanti que la réforme était nécessaire et le régime des retraites déficitaire. "Ce que nous voulons faire c'est préserver le système par répartition, au cœur de notre modèle social. Les actifs financent les retraites des retraités. On vit de plus en plus longtemps, donc le nombre d'actifs rapporté au nombre de retraités ne cesse de baisser. Aujourd'hui nous avons 1,7 actif pour 1 retraité, demain ce sera 1,5. Donc si nous voulons préserver notre système, si nous ne voulons pas laisser une dette sur le dos des générations futures il faut progressivement travailler plus longtemps, il s'agit de ramener notre système à l'équilibre", a-t-elle expliqué.

Quel calendrier ?

Elle a également donné quelques précisions sur le calendrier. Présenté le 10 janvier, le texte sera adopté lors du Conseil des ministres du 23 janvier pour une arrivée à l'Assemblée nationale au début du mois de février. La loi sera "votée au premier trimestre pour une entrée en vigueur cet été", selon les souhaits d'Emmanuel Macron, formulés lors de ses vœux aux Français. La Première ministre a redit que son objectif était de trouver un "compromis" avec les oppositions pour faire adopter cette réforme sans passage en force via le 49.3. 


Justine FAURE

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