Réforme des retraites : les Républicains voteront-ils le texte à l'Assemblée ?

Publié le 2 décembre 2022 à 13h23

Source : TF1 Info

Elisabeth Borne espère "trouver un chemin" avec les Républicains pour faire voter sa réforme des retraites au printemps prochain.
Pourrait-elle y arriver ?
Et quelle est la position des LR sur le texte esquissé par le gouvernement ?

Le gouvernement poursuit ses consultations et dévoilera le 15 décembre sa réforme des retraites. Le texte sera ensuite présenté en Conseil des ministres début janvier, pour une adoption au printemps et une entrée en vigueur à l'été 2023. Mais pour arriver jusque-là, majorité relative oblige, encore faudra-t-il convaincre l'opposition de voter pour ce projet de loi. Les plus à même de le faire sont Les Républicains, mais le gouvernement pourra-t-il vraiment compter sur eux ?

"J'ai reçu les présidents de tous les groupes de l'Assemblée et du Sénat pour dire qu'on veut travailler avec eux sur le texte. Je n'ai pas toujours eu un accueil enthousiaste de la part de certains. Mais je pense qu'avec d'autres, les Républicains par exemple, on doit pouvoir trouver un chemin", espère Elisabeth Borne dans un entretien au Parisien daté de ce vendredi 2 décembre. 

Les Républicains sont traditionnellement favorables à une réforme des retraites repoussant l'âge légal de départ. Fin octobre, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, Olivier Marleix, avait également estimé que des accords étaient possibles avec la majorité. "Si un texte est utile, on peut le voter" mais "on n'est pas dans le marchandage avec le gouvernement", avait-il déclaré alors que le président disait souhaiter "une alliance" avec les députés LR et du groupe centriste LIOT, notamment sur des textes comme celui des retraites.

Avant d'aller à 65 ans il faudra passer par 63 ans
Olivier Marleix

Interrogé sur un vote de son groupe en faveur d'une réforme proche de celle présentée par la Première ministre ce vendredi, Olivier Marleix avait plaidé le 30 novembre sur BFM Business pour de la prudence et de la progressivité. "Une réforme des retraites c'est évidemment une question d'âge de départ mais ce n'est pas que ça. On verra exactement sur quoi le gouvernement atterrit. On est favorables à une réforme des retraites qui fait rentrer un peu plus d'argent dans le dispositif pour redistribuer un peu plus", notamment pour améliorer "les petites retraites", avait-il expliqué. "Je pense que si le président fait le choix d'un chiffre étendard, il échouera. Moi je préfère qu'on fasse une réforme progressive qui réussisse plutôt qu'une réforme prétendument ambitieuse qui échouera et qui divisera le pays inutilement. Avant d'aller à 65 ans il faudra passer par 63 ans. Si déjà Emmanuel Macron arrive à faire cette réforme-là, ça sera très bien."

En ouvrant le bal des concertations du 17 octobre dernier, Olivier Marleix avait souligné qu'"une réforme des retraites, ce n'est pas une guerre contre les Français". "On n'a pas de problème majeur sur le critère de l'âge", mais il faut aussi regarder la pénibilité, les fins de carrière ou les régimes spéciaux, avait-il déjà plaidé. Idem du côté du patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui avait dit à Elisabeth Borne que "ce n'était pas une question comptable" et qu'il fallait "garantir le pouvoir d'achat de nos aînés".

Un accord sur le texte voté récemment par le Sénat ?

Depuis, le Sénat a adopté un amendement au projet de budget 2023 de la Sécurité sociale qui reprend ces inquiétudes, pour un report de l'âge légal au moins à 64 ans, à la fin des régimes spéciaux et à de nouveaux droits pour prendre en compte la pénibilité, les carrières longues et revaloriser les petites retraites. C'est ce que le parti LR, qui se dotera bientôt d'un nouveau président, devrait plaider et ce pour quoi il devrait se battre avec l'exécutif. D'ailleurs, interrogée par Le Parisien sur la possibilité pour le gouvernement d'opter pour un âge légal de départ de 64 ans en contrepartie d'un allongement de la durée de cotisation, Elisabeth Borne a répondu : "C'est l'amendement voté par le Sénat, qui travaille depuis des années sur la question des retraites. Ils ont aussi enrichi leur texte sur les carrières longues, la pénibilité, l'emploi des seniors et l'organisation d'une convention nationale avec les partenaires. Évidemment, on sera à l'écoute des propositions des uns et des autres."

Toutefois au sein des Républicains, tout le monde n'est pas d'accord sur cette proposition. Notamment deux des candidats à la présidence du parti, Eric Ciotti et Aurélien Pradié. Le premier propose une réforme à la carte et à deux curseurs, selon laquelle les Français pourraient choisir de partir à 65 ans ou d'allonger leur durée de cotisation de 43 à 45 ans ; le second est contre un recul de l'âge légal de départ et plaide pour une réforme basée sur les annuités.


Justine FAURE

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