La bataille des retraites

"Il fallait aller au vote, quitte à perdre" : ces députés de la majorité ne digèrent pas le 49.3

par J.F
Publié le 17 mars 2023 à 16h08
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

L'utilisation du 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites a suscité la colère des oppositions.
Mais même au sein de la majorité, des voix s'élèvent pour regretter ce passage en force de l'exécutif.

Ils n'en voulaient pas. La décision de recourir au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites est celle du gouvernement, pas des députés de la majorité. Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le parti Renaissance a toutefois justifié - avec les mêmes arguments que l'exécutif - que son utilisation avait été "rendue obligatoire devant l'incohérence et l'irresponsabilité des députés LR qui s'étaient pourtant engagés devant les Français". Mais beaucoup ne veulent pas de cette excuse et affirment leur colère. 

"Nous aurions dû aller au vote. J’oscille entre déception et colère après ce 49.3", a réagi le député des Côtes-d'Armor Eric Bothorel. "Nous devions ça à nos oppositions, à ceux qui jusque-là ont manifesté leur désaccord avec la réforme, toujours dans le calme et la dignité. Défaite ou victoire au vote, la démocratie aurait parlé", a-t-il ajouté sur Twitter. "Je ne comprends pas et je regrette ce 49-3. Un vote, on le gagne ou on le perd, mais on l'assume. Maintenant la balle est dans le camp de l'incertitude", a écrit sur ce même réseau social le député Renaissance de Gironde Pascal Lavergne.  

Nous regrettons l'usage d'une arme qui empêche le débat.

Quatre députées de la majorité

"Je suis atterré par cette décision. Il fallait aller au vote", a également jugé le député du Calvados Fabrice Le Vigoureux. Dans un communiqué, quatre députées membres du mouvement "En commun" allié de la majorité, dont l'ancienne ministre Barbara Pompili écrivent : "Nous prenons acte de l'usage du 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne. (…) Toutefois, comme parlementaires, nous regrettons l'usage d'une arme qui empêche le débat". Celles dont le vote en faveur du texte a longtemps été incertain disent aussi déplorer "la façon dont la nécessaire réforme des retraites a été enclenchée, tant dans le fond (…) que dans la forme".  

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"Il fallait aller au vote, quitte à perdre"

Toujours dans la majorité mais du côté du MoDem, Erwan Balanat a dit auprès de l'AFP : "C’était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l’état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre". L'élu du Finistère a évoqué une situation "qui s’approche de la crise de régime". "On est déçu parce qu’on voulait aller au vote, que la représentation nationale puisse s’exprimer", a-t-il également expliqué sur LCP. 


J.F

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