Les syndicats reçus à Matignon pour tourner (ou pas) la page des retraites

Publié le 16 mai 2023 à 7h45

Source : TF1 Info

Les cinq syndicats représentatifs sont reçus à compter de ce mardi à Matignon par Élisabeth Borne.
Une première depuis la promulgation de l'impopulaire réforme des retraites, mi-avril.
Mais ils l'affirment déjà : ils viennent pour "négocier", pas pour tourner la page des retraites.

Ils sont de retour à Matignon. Après avoir réclamé un "délai de décence" à l'issue de la promulgation de la réforme des retraites, les syndicats font leur retour à la table des négociations. Ce mardi 16 mai, la Première ministre Élisabeth Borne reçoit les représentants des organisations syndicales en tête-à-tête, "afin de les écouter sur leurs attentes et pour évoquer les sujets et la méthode qui permettront de bâtir un nouveau pacte de vie au travail", fait savoir Matignon.

La cheffe du gouvernement, accompagnée du ministre du Travail Olivier Dussopt, s'entretiendra avec Frédéric Souillot (FO) puis Laurent Berger (CFDT) en début de soirée, et enchaînera avec François Hommeril (CFE-CGC), Cyril Chabanier (CFTC) et Sophie Binet (CGT) le lendemain. Si la réforme des retraites n'est pas officiellement au menu, nul doute que le report de l'âge légal à 64 ans reviendra rapidement dans les débats. Lundi, l'intersyndicale a d'ailleurs redit son opposition "déterminée" à ce texte, trois semaines avant une quatorzième journée de manifestations.

J'y vais pour poser des exigences, pas pour discuter
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

C'est la première fois que les syndicats reviennent à Matignon depuis début avril. Élisabeth Borne avait alors reçu l'ensemble des représentants en une fois, au cours d'une rencontre qui avait tourné court, la Première ministre ne souhaitant pas revenir en arrière sur la réforme des retraites. Cette fois, des thématiques comme l'emploi des seniors, la pénibilité, les salaires, l'organisation du travail ou encore les aides publiques aux entreprises pourraient être abordées. Et ce, dans le cadre du "pacte de la vie au travail" souhaité par Emmanuel Macron.

Les syndicats, eux, durcissent le ton. "J'y vais pour poser des exigences, pour négocier, pas pour discuter", lance la nouvelle patronne de la CGT, Sophie Binet, dans les colonnes du Parisien. "Nous voulons parler des vraies exigences des salariés sur la question des salaires, l'amélioration des conditions de travail et la réduction du temps de travail." "Tout va coûter plus cher", abonde Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui aura aussi des exigences en termes de méthode. "C'est quoi la coconstruction dans laquelle ils entendent entrer ?"

Tous en tout cas l'affirment, la page des retraites "n'est pas tournée", souligne auprès de l'AFP le président de la CFTC, Cyril Chabanier. D'autant que s'ils retournent à la table des négociations à Matignon, les syndicats ont aussi une autre date en tête : le 8 juin, jour de l'examen à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi du groupe Liot visant l'abrogation de la réforme des retraites.


Idèr NABILI

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