Emmanuel Macron veut une réforme des retraites "dès 2023"

Publié le 15 septembre 2022 à 18h05

Source : JT 20h WE

Emmanuel Macron a réaffirmé lundi son souhait de réformer le système de retraites au plus vite, "dès 2023".
Il ne privilégie plus le report de l'âge légal de départ, mais envisage une augmentation de la durée de cotisation.
Ce jeudi, le président a indiqué que la réforme serait menée "par la concertation sociale et en cherchant les compromis".

Serpent de mer du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, la réforme des retraites verra-t-elle le jour au cours du second ? C'est ce que souhaite le président de la République, estimant qu'elle ne peut plus attendre, espérant même qu'elle puisse entrer en vigueur dès l'été 2023. Il l'a rappelé devant les journalistes de l'Association de la presse présidentielle réunis lundi pour un moment d'échange et de questions-réponses avec le chef de l'Etat. Ce jeudi, il a également assuré qu'elle serait conduite "par la concertation sociale et en cherchant les compromis".

À la question de savoir si cette réforme pourrait être examinée dès cet automne par un amendement dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, Emmanuel Macron a renvoyé vers sa Première ministre, qui doit en décider. Les députés de la majorité poussent en ce sens. "Je crois nécessaire cette réforme" et ce serait "cohérent" de la faire passer dès les prochaines semaines "par rapport à l'objectif de plein emploi et au moment où l'on a besoin de pouvoir financer de nouveaux droits comme pour le grand âge", a déclaré jeudi à l'AFP Stéphanie Rist, rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale. Le gouvernement étudie "toutes les pistes" pour faire passer la réforme des retraites, y compris "dans le cadre du projet de loi" de budget de la Sécurité sociale pour 2023, avait souligné mercredi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Macron veut de la concertation

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) doit être présenté en Conseil des ministres le 26 septembre, débattu en commission à l'Assemblée nationale puis à partir du 20 octobre dans l'hémicycle en première lecture. Il est possible techniquement d'intégrer la réforme des retraites par exemple par voie d'amendement, mais les syndicats et la gauche mettent en garde contre une "provocation". Tout comme certaines figures de la majorité, François Bayrou en tête, peu convaincu par la méthode qui ressemble à un passage en force.

"Le gouvernement la conduira par la concertation sociale et en cherchant les compromis, mais avec un objectif qui est de rééquilibrer les comptes de notre système de retraite mais aussi de créer plus de richesses pour pouvoir financer notre modèle social", a promis le chef de l'Etat devant les préfets réunis à l'Elysée ce jeudi.

Sur le contenu même de la réforme, le président se montre ouvert à tout, report de l'âge légal de départ ou augmentation de la durée de cotisation, montrant tout de même une préférence pour cette dernière solution, plus juste.

Une réforme urgente

Pour convaincre de l'importance de sa réforme, Emmanuel Macron s'est appuyé sur le rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites (COR) publié lundi, qui indique qu'après avoir dégagé quelques milliards d'excédents en 2021 et 2022, le système de retraite français devrait rapidement replonger dans le rouge. Dès 2023, "le solde se dégraderait sensiblement", prédit le COR qui envisage toujours un éventuel retour à l'équilibre "vers le milieu des années 2030" dans le meilleur des scénarios. Cependant, dans tous les cas, "le système de retraite serait déficitaire en moyenne sur les 25 prochaines années".

Aussi, alors que les discussions avec les syndicats et les partis d'opposition s'annoncent houleuses sur le sujet, le président de la République estime qu'aujourd'hui aucun d'entre eux ne peut s'affranchir de la réalité des faits et des prévisions, et que la réforme des retraites n'est pas qu'une question de finances publiques mais de justice sociale. 


Justine FAURE

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