Elisabeth Borne recevait l'intersyndicale à Matignon, ce mercredi matin, pour tenter de sortir du conflit causé par la réforme des retraites.Les leaders syndicaux ont qualifié d'"échec" cette rencontre au cours de laquelle la Première ministre a refusé de retirer le projet de loi du gouvernement.Ils estiment que la lutte doit se poursuivre dans la rue, alors qu'une nouvelle journée de mobilisation est au programme ce jeudi.
Ils sont restés moins d'une heure à Matignon. Sans grande surprise, la réunion entre Elisabeth Borne et l'intersyndicale s'est soldée par un "échec", de l'aveu même des participants. Arrivés avec l'intention d'obtenir le retrait du texte, ils n'ont pas été satisfaits par la cheffe du gouvernement. "Nous avons demandé à la Première ministre si elle retirait cette réforme comme nous le demandions. La réponse est non", a constaté Laurent Berger (CFDT). "Nous avons redit à la Première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autre issue démocratique que le retrait du texte. La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave", a jugé Cyril Chabanier (CFTC).
Face à ce constat, les membres de l'intersyndicale ont donc fait le choix de quitter la table de la réunion. "Nous avons choisi de mettre fin à cette réunion inutile dès lors que la Première ministre nous a indiqué qu'elle continuerait à gouverner contre le pays", a confirmé Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT. "Nous avons trouvé face à nous un gouvernement radicalisé, obtus et déconnecté. C'est une gifle au visage des millions de Françaises et Français dans la rue. Cette stratégie jusqu'au-boutiste et violente est irresponsable. Le gouvernement porte la responsabilité du désordre", a-t-elle ajouté.
L'apaisement serait que ce texte ne s'applique pas."
Laurent Berger
L'intersyndicale a dit s'en remettre désormais à la décision du Conseil constitutionnel, qui doit intervenir le 14 avril prochain. "On en appelle à la sagesse du Conseil constitutionnel qui va juger en droit.(...) Je crois que la responsabilité du Conseil constitutionnel que nous ne mettons pas sous pression, c'est d'entendre que notre démocratie a besoin d'apaisement, et l'apaisement serait que ce texte ne s'applique pas", a expliqué Laurent Berger.
En attendant, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, l'intersyndicale voit dans le refus du gouvernement d'accéder à ses demandes une raison de plus de descendre dans la rue. "Sans violence, j'appelle à ce qu'un maximum de travailleurs et travailleuses se mobilisent", a lancé Laurent Berger. Sophie Binet a parlé d'une "conclusion" "limpide" : "Nous devons être nombreux demain dans la rue (…) jusqu'au ce que le gouvernement comprenne qu'il n'y a pas d'autre issue que le retrait de cette réforme".
Je n'envisage pas d'avancer sans les partenaires sociaux."
Elisabeth Borne
"Même si nos désaccords sur l'âge n'ont pas permis de discuter de façon approfondie, je pense que cette réunion marque néanmoins une étape importante", a déclaré Elisabeth Borne après l'allocution de l'intersyndicale. "Les organisations syndicales, comme elles ont pu vous l'indiquer, sont disponibles pour travailler ultérieurement sur ces sujets et je leur ai dit ma disponibilité et celle de mon gouvernement parce que je n'envisage pas d'avancer sans les partenaires sociaux", a-t-elle ajouté. Pourtant, selon les mots de la leader de la CGT, "on ne peut pas passer à autre chose tant que cette réforme n'est pas retirée". Le dialogue de sourds est appelé à durer.
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