Réforme des retraites : les Français certains qu'elle sera adoptée, une aubaine pour Emmanuel Macron ?

Publié le 31 janvier 2023 à 17h56

Source : TF1 Info

Si les Français sont majoritairement opposés à la réforme des retraites, ils sont également une majorité à estimer qu'elle sera adoptée quelle que soit la mobilisation à son encontre.
Une aubaine pour le gouvernement, qui continue de marteler que les points clés de son projet ne sont pas négociables et qu'il ira jusqu'au bout de ses ambitions.

La majorité des Français est opposée à la réforme des retraites, qui vient de faire son arrivée au Parlement. Mais dans le même temps, ces personnes hostiles au projet du gouvernement semblent résignées, sûres qu'il sera de toute façon adopté et appliqué. Du pain béni pour le gouvernement ? Ce dernier continue de se montrer ferme et déterminé à aller jusqu'au bout.

Lundi 30 janvier, une enquête d'opinion réalisée par Toluna Harris interactive pour AEF info confirmait le rejet des Français pour la réforme des retraites. 65% se disaient défavorables au projet de l'exécutif, un chiffre en hausse de quatre points par rapport à la veille de la première journée de mobilisation générale partout en France le 19 janvier dernier. Mais dans le même temps, 42% des sondés pensaient que la réforme était indispensable, plus que les 35% de personnes favorables au projet. Surtout, 77% des sondés estimaient que le texte serait in fine adopté au Parlement, y compris chez les sympathisants des partis politiques en pointe de l'opposition (76% chez LFI, 75% au PS et 72% chez EELV).  

Même constat dans une enquête d'opinion publiée dimanche dernier dans le JDD, réalisée par l'Ifop. Si 68% des sondés se disaient défavorables à la réforme, ils étaient presque autant (67%) à penser qu'elle serait votée et appliquée, et seulement 33% à prédire qu'elle serait retirée face au mouvement social. 

"Les Français ont intériorisé qu'Emmanuel Macron ne reculera pas"

Selon Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l'Ifop, "les Français ont intériorisé qu'Emmanuel Macron ne reculera pas". C'est peut-être pour cette raison que le gouvernement continue de se montrer ferme, malgré une seconde journée de mobilisation encore suivie ce mardi 31 janvier. Dimanche, la Première ministre Elisabeth Borne a assuré qu'il n'était pas question de revenir sur l'âge légal de départ, fixé à 64 ans, et lundi soir le président de la République lui a apporté son soutien depuis La Haye. La réforme des retraites est "indispensable quand on se compare en Europe" et pour "sauver notre système" par répartition, a-t-il ajouté.

Si ces dernières heures le gouvernement a convenu qu'il pourrait faire quelques concessions sur la retraite des femmes ou l'emploi des seniors, il s'agit de points à la marge du projet de loi. Mais puisque pour l'instant un revirement de l'opinion publique n'est pas au programme, autant persister, signer, et faire comprendre aux Français qu'il ne reculera pas. "Autant arrêter de s’épuiser à répéter toujours les mêmes arguments. On doit dire que cette réforme va se faire, et point barre", a estimé auprès du Parisien un poids lourd de la majorité. "Plus on laisse entendre qu’on est ouvert à la négociation, plus on entretient la contestation du côté de nos adversaires", croit savoir un député Renaissance cité par le quotidien. Selon leur cheffe de file Aurore Bergé, "on doit tenir une ligne claire sur l’objectif de cette réforme, et non pas subir. Les Français veulent que l’on montre qui décide, et on aura une majorité pour le faire"

De son côté, la gauche continue de se montrer confiante et de se mobiliser. "Monsieur Macron est certain de perdre", a notamment assuré Jean-Luc Mélenchon depuis Marseille, où il manifestait en fin de matinée, estimant que la France était "en train de vivre une journée historique".


Justine FAURE

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