La bataille des retraites

Manifestations en France et invasion du Capitole : cette petite phrase d'Emmanuel Macron qui ne passe pas

par J.F
Publié le 23 mars 2023 à 12h31
JT Perso

Source : TF1 Info

"On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions", a estimé le chef de l'État mercredi, citant les exemples des assauts contre le Capitole à Washington par des partisans de Donald Trump ou les lieux de pouvoirs à Brasilia par ceux de Jair Bolsonaro.
Une comparaison qui ne passe pas pour les syndicats et l'opposition de gauche.

Comparer les manifestants à la réforme des retraites aux tentatives de coups d'État fomentées par l'extrême droite de l'autre côté de l'Atlantique. Ça ne passe pas pour les syndicats et l'opposition. Mercredi, lors de son interview sur TF1 et sur France 2, alors qu'il commentait les manifestations qui ont lieu depuis le recours au 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites, Emmanuel Macron a assuré qu'on ne pouvait "accepter ni les factieux ni les factions", dénonçant parmi les participants des "groupes qui utilisent la violence"

"Quand les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu (...), je vous le dis très nettement (...) on ne peut accepter ni les factieux ni les factions", a déclaré le chef de l'État en référence à ces épisodes insurrectionnels vécus par les institutions des deux pays. "On ne tolérera aucun débordement", a-t-il ensuite insisté.

Les syndicats en colère

Des propos qui ne sont pas passés auprès des syndicats. "On rêve !", a commenté ce jeudi matin Marie Buisson, qui pourrait succéder à Philippe Martinez à la tête de la CGT. "Comparer ce qu'il se passe en France en ce moment avec les mobilisations à la prise du Capitole par les soutiens de Trump, mais on rêve ! Ce sont les jeunes qui se mobilisent le soir, de manière spontanée, parce qu'ils sont sensibles à la question des retraites mais aussi de la démocratie", a-t-elle estimé, regrettant les dégradations qui peuvent survenir. Mercredi, Philippe Martinez avait jugé "proprement scandaleux" de "comparer la situation en France avec ce qui s'est passé aux États-Unis" suite à l'élection de Joe Biden et "l'envahissement du Capitole par des hordes d'Américains plutôt d'extrême droite"

"C'est une provocation", avait réagi François Hommeril (CFE-CGC) à ses côtés, se disant globalement "très choqué" par l'interview du chef de l'État. "Moi, j'en peux plus de ces leçons de responsabilité", avait-il déclaré. 

Une nouvelle "marque de mépris" pour Mélenchon

Le président prodigue ses "traditionnelles marques de mépris", s'est insurgé Jean-Luc Mélenchon. "Depuis des mois, les Français protestent dans le calme par millions. Et Macron les compare à quoi ? Aux 'factions', aux 'factieux' qui aux USA ont envahi le Capitole ! La vraie menace pour la République ici, c'est lui", a tweeté François Ruffin, quand l'eurodéputée insoumise Manon Aubry a demandé : "Comparer les manifestations pacifiques et majoritaires de 3,5 millions de personnes à la tentative de coup d'État fasciste du Capitole, vraiment ?"

Je crains qu'il n'ait mis plus d'explosif sur un brasier déjà bien allumé"

Olivier Faure

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"Je crains qu'il n'ait mis plus d'explosif sur un brasier déjà bien allumé", a dénoncé le patron du PS Olivier Faure. Le député socialiste Jérôme Guedj a regretté un président qui "fait des comparaisons honteuses avec le Brésil de Bolsonaro ou l’attaque du capitole par les partisans de Trump. C’est un pompier pyromane". "Le Président considère que 80% des Français·es sont des factieux et met au même niveau l’assaut du capitole américain pour renverser le résultat d’une élection et des manifestations pacifiques contre une réforme injuste et une démocratie maltraitée. Lunaire", a jugé la sénatrice écologiste Mélanie Vogel.

"Le président n’a jamais comparé les manifestants aux partisans de Trump au Capitole. En revanche, il met en cause les casseurs et ceux qui par l’insurrection s’en prennent à nos institutions", a tenté de clarifier le chef du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, pour éteindre l'incendie.


J.F

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