"Mettre la France à l'arrêt" : à quoi pourrait ressembler la journée de grève du 7 mars ?

par F.R avec AFP
Publié le 12 février 2023 à 16h18, mis à jour le 3 mars 2023 à 12h09

Source : TF1 Info

Après la mobilisation de samedi, les syndicats veulent maintenir la pression sur l'exécutif.
L'intersyndicale appelle à "mettre la France à l'arrêt" le 7 mars, si le gouvernement maintient sa réforme.
Invité du Grand Jury ce dimanche, le leader de la CDFT a esquissé les contours de cette journée "marquante".

"Une journée marquante". Une heure avant le coup d'envoi du cortège parisien samedi, à l'occasion de cette quatrième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, l'intersyndicale - composée des huit principaux syndicats - a appelé à "mettre la France à l'arrêt" le 7 mars, si l'exécutif ne revenait pas sur son projet de loi.

Les manifestations, saluées par les syndicats, ont rassemblé 963.000 personnes en France, dont 93.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. La CGT a recensé de son côté 500.000 personnes dans le cortège parisien, et "plus de 2,5 millions" au niveau national. Quelle que soit la source, les chiffres au niveau national sont supérieurs à ceux de la journée précédente du 7 février.

Les leaders des huit principaux syndicats, qui ont confirmé leur appel à un cinquième acte le 16 février, se sont dits également prêts "à durcir le mouvement", si le gouvernement et le Parlement "restent sourds" aux mobilisations. 

Pour le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, "la balle est dans le camp du président de la République et du gouvernement pour savoir s'il faut que le mouvement s'amplifie, se durcisse ou s'ils prennent en compte les mobilisations actuelles". Son homologue de la CFDT, Laurent Berger abonde :  "ça laisse un peu de temps s'ils veulent réagir". 

Actions "villes mortes", manifestations...

Pour marquer un grand coup, les syndicats misent en effet sur cette journée du 7 mars. Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI ce dimanche 12 février, Laurent Berger en a esquissé les contours. Si les "modalités" exactes restent à déterminer, le leader de la CDFT a évoqué "des rassemblements devant les entreprises, des opérations ville morte". "Cela peut être comme en Espagne où des commerçants baissent le rideau symboliquement pendant plusieurs heures", a-t-il avancé.  "On verra le 7 (mars) tout ce qu'on pourra organiser (...) on va construire des choses innovantes et il y aura bien entendu des manifestations."

"On n’est pas dans la menace", s’est défendu Laurent Berger, évoquant la volonté de "faire une journée marquante" le 7 mars. Il n'est toutefois pas question de "grève reconductible", ni de "blocage généralisé" :  "en intersyndicale, on a décidé de la journée du 7 mars, rien d'autre." 

Un choix suivi par Philippe Martinez : "La question de la reconduction ne se décide pas au niveau des confédérations syndicales, mais dans les entreprises et les services".

Mais d'autres organisations ne sont pas du même avis : l'intersyndicale à la RATP (CGT, FO, UNSA, CFE-CGC) a d'ores et déjà appelé samedi à la première grève reconductible du mouvement, à partir du 7 mars. La CGT cheminots envisage de faire de même.

Le prochain acte de la mobilisation, le cinquième, qui se tiendra le 16 février, pourrait bien influer sur l'orientation des actes du 7 mars. Les leaders de l'intersyndicale ont en tout cas prévu de manifester ensemble à Albi, "pour appuyer l'ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire".


F.R avec AFP

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