La bataille des retraites

Réformes des retraites : les menaces de la CGT de coupures ciblées d'énergie divisent

par M.G
Publié le 17 janvier 2023 à 15h59
JT Perso

Source : Sujet TF1 Info

Opposée à la réforme des retraites, la Fédération CGT des mines et de l'énergie (FNME-CGT) a menacé de possibles "coupures" visant les élus "qui soutiennent" le texte.
Une mesure radicale qui déchaîne les passions à gauche comme à droite de l'échiquier politique.

Les grands moyens. Fermement opposée à la réforme des retraites que défend le gouvernement - comme 68 % des Français selon un sondage Ifop publié dimanche par le JDD -, la Fédération CGT des mines et de l'énergie (FNME-CGT) n'exclut pas de prendre des mesures radicales. Outre "des baisses de production d'électricité" à prévoir, de possibles "coupures" de courant pourraient être organisées à l'encontre des élus "qui soutiennent la réforme". C'est en tout cas ce dont a menacé lundi le chef de file de l'organisation syndicale, Sébastien Menesplier. 

Ce sont des méthodes illégales

Bruno Rétailleau

Un scénario qui divise la classe politique. "Ce sont des méthodes illégales, des méthodes qui sortent de l'État de droit", a fustigé, sur Europe 1, Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR, qui soutient le texte. "J'appelle l'État à sanctionner fermement ce genre d'agissements. Moi, je ne cède pas sous la menace", a-t-il martelé. Dans le même parti, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, n'a pas dit autre chose. "La grève est un droit reconnu par la Constitution. Les abus du droit de grève ne le sont pas", a-t-il tancé mardi sur FranceInfo. "Si de telles pratiques sont opérées, je demande au gouvernement de prendre les sanctions qui s'imposent et les entreprises concernées aussi", réclame l'élu, battu lors de la dernière primaire LR en vue de l'élection présidentielle. 

Les intimidations et menaces n’ont pas leur place en démocratie

Aurore Bergé

Même son de cloche au sein de la majorité. Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale, a assuré que "les intimidations et menaces n’ont pas leur place en démocratie". "C'est Inacceptable", abonde son collègue Piyere-Alexandre Anglade, député de la 4e circonscription des Français établis hors de France. "Ce sont des méthodes de voyou. Et c'est illégal", ajoute-t-il, avec force. 

Dès lors qu'elles sont non-violentes, toutes les manières de se mobiliser sont bonnes

Sandrine Rousseau

De l'autre côté de l'échiquier politique, en revanche, le ton est différent. "Ne comptez pas sur moi pour commencer à dénigrer, ou à m'attaquer aux organisations syndicales", a lancé sur CNews Manuel Bompard, le coordinateur de LFI. "Ce n'est pas de la violence ça", a-t-il affirmé, expliquant avoir "toujours soutenu toutes formes d'actions à partir du moment où elles ne franchissaient pas un seuil - qui me paraît nécessaire de ne pas franchir dans le cadre d'un débat démocratique - qui est la violence contre les personnes et contre les biens". "Ce n'est pas dans le répertoire de nos actions mais c'est un signal de la colère", glisse, de son côté, Mathilde Panot, présidente du groupe à l'Assemblée nationale.

Chez les écologistes (EELV), la députée Sandrine Rousseau est sur la même ligne. "Sur les manières de se mobiliser, moi, la limite, c’est la violence. C’est-à-dire que dès lors qu'elles sont non-violentes, toutes les manières de se mobiliser sont bonnes", explique-t-elle sur LCI. "Et quand bien même, elles sont désobéissantes, elles sont bonnes, oui", continue-t-elle. 

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Lundi, la CGT Mines-Energie a présenté vendredi un "plan de bataille" pour obtenir le "retrait pur et simple" du projet du gouvernement, qui prévoit de repousser l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Ce plan prévoit une "reprise en main de l'outil de travail sous toutes ses formes" : "rétablissements électricité et gaz aux plus précaires, énergies gratuites, coupures ciblées, baisses de production"...


M.G

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