Invitée sur LCI, la porte-parole du gouvernement est revenue sur les propos de Jean-Luc Mélenchon après la mort d'une passagère de voiture, victime de tirs policiers samedi.Elle lui a reproché de ne pas "respecter les principes républicains".Le gouvernement va, de son côté, "laisser la justice faire son travail".
À six jours du premier tour des législatives, le bras de fer se poursuit entre le camp insoumis et la majorité présidentielle après la mort de la passagère d'une voiture, victime de tirs policiers lors d'un contrôle à Paris, samedi 4 juin. "La police tue", a lancé Jean-Luc Mélenchon, des propos "totalement outranciers" aux yeux de la Première ministre, Elisabeth Borne, jugée en retour de "technocrate sans cœur" par l'Insoumis. "Je partage la position d'Elisabeth Borne. Quand on est responsable politique, une chose est importante : le sang-froid, la responsabilité", a appuyé mardi la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, sur LCI.
"À chaque occasion, Jean-Luc Mélenchon a tendance à se vautrer dans l'outrance et la caricature", a-t-elle poursuivi. Face à "un drame avec la mort d'une jeune femme de 21 ans", plusieurs enquêtes ont été lancées, dont une de l'IGPN : "on va essayer de faire les choses dans l'ordre et dans le respect des principes républicains, qui peuvent déranger Jean-Luc Mélenchon", a-t-elle tancé. Et de poursuivre : "On va laisser la justice faire son travail. À l'aune de la lumière qui se fera sur les faits, des décisions seront prises".
"Nous n'avons jamais eu la main qui tremble pour sanctionner"
Reprenant les critiques du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, elle a reproché "un dérapage" au leader de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), dont les positions ne font d'ailleurs pas l'unanimité dans son propre camp. "Il a eu cette phrase, il y a quelques années maintenant, 'la République c'est moi'. Si la République de demain, c'est ça, sans le respect des principes fondamentaux de notre République, à savoir l'indépendance de la justice, c'est grave", a poursuivi la porte-parole de l'Élysée, en référence à la sortie de l'Insoumis lors de la perquisition du siège de La France insoumise, en 2019.
"Nous n'aurons jamais eu la main qui tremble, à commencer par Gérald Darmanin, pour sanctionner s'il y a eu violence ou débordement des policiers ou des agents de la force de l'ordre qui n'auraient pas été à la hauteur de leur engagement", a-t-elle par ailleurs assuré. Pour l'heure, les trois policiers mis en cause sont ressortis libres, mardi, de garde à vue, sans poursuites judiciaires à ce stade. Cette affaire survient quelques semaines après des tirs de policiers sur une voiture qui aurait tenté, selon eux, de les percuter, à Paris également, en avril dernier.
"Personne n'a oublié qu'on était à quatre ou cinq jours des élections. Ce qui me frappe, c'est que peu importe la question, la réponse du côté de Jean-Luc Mélenchon, c'est que c'est toujours la faute des forces de l'ordre, du côté de Marine Le Pen, c'est toujours celle des jeunes des quartiers", a-t-elle également tancé, une rhétorique déjà adoptée par la majorité lors des incidents au Stade de France, le samedi 28 mai.
Au-delà de cette polémique, Olivia Grégoire s'en est prise, plus largement, à Jean-Luc Mélenchon et à son programme au sein de la Nupes : "entre one-man show, illusionnisme, chaque jour une nouvelle attaque, une nouvelle annonce", a-t-elle tancé. Sur le volet économique en particulier, "s'il y avait une recette magique qu’aurait trouvé Jean-Luc au pays des merveilles de l’économie, vous ne croyez pas qu’on l’aurait mise en place ?", a-t-elle lancé.
La porte-parole du gouvernement a aussi détaillé le paquet de mesures prévu par l'exécutif pour le pouvoir d'achat, qui devraient "arriver concrètement dans la poche des Français au mois d'août", a-t-elle promis. Parmi elles, le maintien du "blocage des prix du gaz, de l'électricité, la ristourne de 18 centimes par litre" de carburant, mais aussi pour les retraités "5,1% d'indexation de la retraite sur une inflation à 5,2%, versé dans leur retraite fin août sur la retraite de juillet". Quant à "l'indemnité alimentaire exceptionnelle" annoncée ce mardi par Elisabeth Borne, elle sera versée dès la rentrée et fera partie d'un projet de loi sur le pouvoir d'achat présenté fin juin, qui pourra être voté si les macronistes obtiennent la majorité à l'Assemblée.
Sans avancer de montant, Olivia Grégoire a indiqué que cette aide "dépendra du nombre de personnes dans le foyer". Une seconde enveloppe, "un accompagnement pour bénéficier d'un panier bio, local, de bonne qualité", sera présentée ensuite. Quant aux étudiants, "il y aura des mesures spécifiquement pour eux dans le projet de loi sur le pouvoir d'achat", a-t-elle promis.
Tout
TF1 Info