Jean-Luc Mélenchon a défendu mardi ses tweets polémiques contre une "police qui tue" après la mort de la passagère d'une voiture victime de tirs policiers lors d'un contrôle à Paris.Mais à gauche, cette prise de position divise, y compris parmi les membres de la Nupes.
Il n'en est pas à sa première prise de position polémique. Après la mort de la passagère d'une voiture victime de tirs policiers lors d'un contrôle à Paris, Jean-Luc Mélenchon a contesté le "refus d'obtempérer" évoqué par un syndicat policier pour justifier les tirs, et écrit un tweet dénonçant une police qui "tue" dans la nuit de dimanche à lundi, et dans lequel il demandait "la honte c'est quand ?" Un peu plus tôt déjà, il avait écrit sur le réseau social : "Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour un refus d'obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c'est quand ?". Des propos qu'il a assumé ce mardi matin sur France Inter.
La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ? — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 5, 2022
Interrogé pour savoir s'il maintenait ses prises de position, il a répondu : "Évidemment. C'est mon devoir de le faire. Croyez-vous que j'écris comme ça, par distraction ?" Il a expliqué que son premier tweet n'ayant "rencontré aucun écho", il a "monté le ton", et ainsi "j'obtiens ce que je veux : des milliers de gens entendent dire qu'il y a au moins une personne dans ce pays, un responsable politique, qui n'accepte pas l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande", a-t-il expliqué. "Je veux qu'on en parle", a-t-il insisté. "Nous en sommes à quatre morts en quatre mois pour des refus d'obtempérer", a dénoncé celui qui se défend par ailleurs d'être "anti-flics".
Prises de distance chez les socialistes
Mais ces prises de position ne sont pas du goût de tous les membres de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Interrogée par franceinfo, la porte-parole du PS Dieynaba Diop estime que Jean-Luc Mélenchon a usé d'un vocabulaire "trop fort" et que "ça n’a jamais été notre ligne, c’est un tweet que je n’aurais pas fait". "Je n'ai pas les mêmes paroles. J'ai naturellement des paroles modérées", a également assuré sur franceinfo Renaud Le Berre, candidat écologiste dans la 5e circonscription des Français de l'étranger, celle où a été éliminé Manuel Valls. "Quand il y a un drame de ce genre, il faut toujours être prudent, avoir tous les éléments d'enquête pour se prononcer", a-t-il estimé.
D'autres personnalités de gauche, en majorité du Parti socialiste, opposées à l'accord passé entre leur parti et celui de Jean-Luc Mélenchon ont également pris leur distance avec l'Insoumis. "La police nous protège. Des policiers tombent chaque année pour assurer la protection des Français. Ils méritent notre respect. Les insulter et les salir par électoralisme et par pur cynisme est irresponsable et indigne", a tweeté Bernard Cazeneuve.
"Vouloir diriger le gouvernement de la France et décréter que 'la police tue' en traitant de factieux un syndicat de policiers... L'extrémisme est le pire service à rendre à la gauche et à la France", a estimé le membre du bureau national du PS François Kalfon. Pour le sénateur PS Rachid Temal, "la police nationale ne tue pas. La police est républicaine, protège les Français et assure leur sécurité. Les exemples quotidiens ne manquent pas".
Tout
TF1 Info