Régionales 2021 : en danger ou favoris, où en sont les présidents de région avant le second tour ?

par Antoine RONDEL
Publié le 23 juin 2021 à 17h39

Source : TF1 Info

AVANT LE SECOND TOUR - De Laurent Wauquiez à Alain Rousset en passant par Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand, les présidents de région sortants ont connu des fortunes diverses au premier tour. Tour d'horizon dans les 13 régions et territoire métropolitains.

Après un premier tour marqué par l'abstention, près de 48 millions d'électeurs sont de nouveau attendus aux urnes pour les élections départementales et régionales. Dans les 13 régions métropolitaines, quelques résultats semblent déjà acquis, confirmant un maintien des partis traditionnels ou laissant augurer d'éventuelles bascules. On fait le tour de la question.

Les sortants favoris

Issus du PS ou de la droite ou du centre, plusieurs présidents de région sont en bonne position pour conserver leur poste.

Premier d'entre eux, Laurent Wauquiez. Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes se présente en favori du second tour après avoir survolé le premier. Avec 43,85%, il n'est menacé, ni par la liste d'union des trois listes de gauche menée par l'écologiste Fabienne Grébert, qui totalisent au premier tour 31% des voix, et encore moins par le RN Andréa Kotarac (12,3%). Aucun de ces deux concurrents n'a de véritable réserve de voix.

Autre président sortant en ballottage très favorable, l'ex-LR Xavier Bertrand. Avec plus de 41% des voix, l'ancien ministre mène la danse dans les Hauts-de-France puisqu'il devance nettement le RN Sébastien Chenu (24%) et la liste d'union de la gauche de l'écologiste Karima Delli (19%). Il peut compter sur les réserves de voix de la liste LaREM, éliminée au premier tour avec 9%, pour atteindre la majorité absolue.

Dans le Grand Est, le LR Jean Rottner, qui pouvait craindre une fuite des éléments les plus droitiers de son parti vers l'extrême droite, les prévisions sont au beau fixe. Le RN Laurent Jacobelli (21%) est devancé de plus de 10 points, tandis que la candidate EELV-PS Eliane Romani (14%) n'a pas de réserves de voix suffisantes pour espérer inverser la tendance. C'est encore moins le cas pour la ministre marcheuse Brigitte Klinkert.

Figure montante du PS, Carole Delga est dans une position idéale en Occitanie. Avec près de 40% des voix, elle aborde en favorite la triangulaire qui va l'opposer au RN Jean-Paul Garraud, relégué à 22,6% et au LR Aurélien Pradié  (12,6%). Au point qu'elle n'a pas déployé beaucoup d'efforts pour s'attacher le soutien de l'écologiste Antoine Maurice et de l'insoumise Myriam Martin, tous deux éliminés, mais assez hauts pour fusionner.

En Normandie, l'ex-ministre sarkozyste Hervé Morin est aussi en position idéale. Avec près de 37% des voix, il est idéalement placé, devant le RN Nicolas Bay (19,9%). Derrière, la socialiste Mélanie Boulanger (18%) soutenue par EELV, pourrait bénéficier des voix de la liste du communiste Sébastien Jumel, mais sans lui promettre d'entrevoir autre chose que la deuxième place. Le second tour est complété par le marcheur Laurent Bonnaterre (11%).

En Nouvelle Aquitaine, le PS Alain Rousset se présente aussi en épouvantail. En poste depuis 23 ans, il devrait être reconduit et n'a même pas pris la peine d'intégrer ses anciens alliés écologistes, menés par Nicolas Thierry (12%), qui partiront de leur côté. Dans cette quinquangulaire, il affrontera la RN Edwige Diaz (18,2%), la ministre Modem Geneviève Darrieussecq (13,7%) et le LR Nicolas Florian (12,5%).

Les sortants contestés

S'il peut compter sur le soutien du candidat LFI-EELV, François Bonneau, président PS du Centre-Val-de-Loire, qui affiche un potentiel de 34%, peut surtout se réjouir des divisions de ses adversaires. Arrivé 4e, Marc Fesneau (Modem,15,6%) a refusé de fusionner avec le LR Nicolas Forissier (16,6%), tandis qu'Aleksandar Nikolic (RN) ne peut compter sur la dynamique que lui promettaient les sondages (22,2%). Surtout, la gauche a des réserves auxquelles la droite ne peut prétendre, avec l'extrême gauche et une autre liste de gauche qui réunissent 6,5% des voix.

Même configuration en Bourgogne-Franche-Comté. La présidente socialiste Marie-Guite Dufay s'est rapidement rassurée en concluant à un accord avec l'EELV Stéphanie Modde. Le RN Julien Odoul, 23% au premier tour, pourra-t-il peser davantage qu'il ne l'a fait au premier tour ? Dans cette quadrangulaire, le PS devra aussi se confronter au LR Gilles Platret (21%) et au LaREM Denis Thuriot (11,7%). Comme dans le Centre-Val-de-Loire, la gauche a encore des réserves, avec deux listes de gauche et d'extrême gauche qui ont cumulé plus de 7% au premier tour.

En Corse, Gilles Simeoni est parti sans ses ex-partenaires nationalistes qui lui avaient permis d'enlever la région il y a six ans. Avec 29,2%, il devra faire face à la fusion des listes nationalistes de gauche du PNC de l'autonomiste Jean-Christophe Angelini et de Corsica Libera, 22% à elles deux. Entre ces deux listes, on retrouve le LR Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio. 

Les sortants en danger

Donnée longtemps favorite à sa propre succession en Ile-de-France, Valérie Pécresse ne peut plus en dire autant à la sortie du premier tour. Si elle a survolé la première étape (36,2%), la deuxième est loin d'être jouée. Notamment la faute à l'union des listes de gauche, menée par l'écologiste Julien Bayou qui, cumulées, atteignent plus de 34% des voix. De plus, le maintien du marcheur Laurent Saint-Martin prive la présidente sortante de réserves, qui ne peut pas compter non plus sur d'éventuels reports en provenance du RN Jordan Bardella, lui aussi au second tour.

En région Paca, le sortant Renaud Muselier est arrivé en deuxième position face au RN Thierry Mariani (31,9% contre 36,4%). Un écart de 4,5 points qui a incité le candidat de l'union de la gauche, l'écologiste Jean-Laurent Félizia, à retirer sa liste pour faire barrage au RN. Les reports de voix de cette liste, additionnés à ceux de la liste de l'écolo-centriste Jean-Marc Governatori, seront-ils suffisants ? 

Dans les Pays de la Loire, région historiquement marquée à droite, il ne faut pas se fier aux résultats du premier tour. Si la sortante LR Christelle Morançais a survolé le premier tour avec 34,3% des voix, elle n'a quasiment pas de réserves de voix, après le maintien du marcheur François de Rugy (12%). La successeure de Bruno Retailleau est ainsi menacée par l'alliance entre Matthieu Orphelin (EELV-LFI) et Guillaume Garot (PS), 35% à eux deux, tandis que le RN Hervé Juvin (12,5%) vient compléter cette quadrangulaire.

En Bretagne, le flou est total. Avec cinq candidats, bien difficile de dire qui peut l'emporter, même si le président sortant Loïg Chesnais-Girard bénéficie d'une longueur d'avance en ayant conclu une alliance avec l'écologiste indépendant Daniel Cueff pour une liste dont le score pourrait atteindre 26% des voix et lui offrir la première place devant la LR Isabelle Le Callennec (16,3%), son ex-allié passé à LaREM Thierry Burlot (15,5%), la candidate EELV Claire Desmares-Poirrier (14,8%) et le RN Gilles Pennelle (14,3%). Le risque est toutefois élevé que le vainqueur de ce second tour n'obtienne pas les 33% nécessaires à obtenir la majorité absolue. 


Antoine RONDEL

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