ÉCLAIRAGE - La vague RN annoncée à l'issue de ce premier tour des élections régionales et départementales n'a pas eu lieu. Les têtes de liste du parti essuient de nombreux revers.
Ces élections régionales et départementales devaient être un triomphe pour le Rassemblement national. Marine Le Pen elle-même avait identifié un "top 3 des régions gagnables" le 27 juin prochain, à savoir PACA, Bourgogne-Franche-Comté et Hauts-de-France. Mais ce dimanche au soir du premier tour, cet objectif s'éloigne, le RN étant loin des scores attendus et des estimations données par les sondages ces derniers jours.
Selon les estimations Ifop-Fiducial pour TF1 et LCI, sur l'ensemble de la France métropolitaine le RN a recueilli 19,3% des voix, apparaissant comme la troisième force du pays derrière la droite (29,1%) et la gauche et les écologistes réunis (34,5%). Avant le 20 juin, le parti était annoncé en tête dans au moins cinq régions, parmi lesquelles Nouvelle-Aquitaine, Centre-Vald-de-Loire, Bourgogne-Franche-Comté ou Occitanie. Finalement, les têtes de liste RN dans ces régions ont toutes été devancées.
Symbole le moins visible, mais pourtant le plus significatif de cette dégringolade : le score de Thierry Mariani en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour TF1 et LCI publié le 15 juin, la tête de liste RN devait recueillir 41% des voix au premier tour, contre 34% pour son principal adversaire le président sortant Renaud Muselier (LR et majorité présidentielle). Finalement les deux hommes sont au coude-à-coude. En 2015, Marion Maréchal Le Pen y avait réuni 40,6% à l'issue du premier tour.
Des ténors comme Jordan Bardella, Julien Odoul et Sébastien Chenu font de moins bons scores qu'attendus et nettement plus bas que leurs prédécesseurs. Donnée à 17% la tête de liste en Ile-de-France récolte moins de 14% des suffrages (contre 18% pour Wallerand de Saint-Just en 2015) ; en Bourgogne Franche-Comté Julien Odoul recueille 24,1% des voix (contre 31,5% pour Sophie Montel en 2015) ; dans les Hauts-de-France, le député RN donné à plus de 30% n'en fait que 24, loin des 41% de Marine Le Pen en 2015.
"Le sursaut est possible"
Pour expliquer cette contre-performance, ce dimanche soir, les ténors du parti mettaient en avant la forte abstention et la mauvaise organisation du scrutin par le gouvernement (professions de fois non-envoyées et mauvais calendrier). "Lorsque deux Français sur trois sont restés chez eux, il est difficile d’en tirer les enseignements", a déclaré Jordan Bardella sur TF1. "Mais le sursaut est possible. Ce soir, le gouvernement a gagné en réalité, car cela fait plusieurs semaines qu’il cherche cette abstention massive." "Ce scrutin était peu lisible pour les Français, ils ne se sont pas identifiés dans les compétences de régions", a continué le vice-président du RN, qui a fait principalement campagne sur le thème de la sécurité, prérogative qui ne figure pas dans les compétences régionales.
Une abstention qui, récemment, a touché davantage les électeurs de Marine Le Pen que le reste de l'échiquier politique : "Comme pour LaREM, la marque RN est faible : leur ancrage local reste compliqué, c'est Marine Le Pen qui marche", analysait un membre du gouvernement auprès de LCI.
Dans une allocution prononcée un peu après 20h, Marine Le Pen a appelé tous ses électeurs au sursaut et à la mobilisation. Elle les a enjoints à "prendre cinq minutes de [leur] temps pour faire valoir la voix du peuple", et estimé que le vote était un "droit" mais aussi un "devoir". "Tout est possible pour peu que vous le décidiez. […] Je vous appelle à déconfiner vos idées et à redresser les résultats de ce premier tour. Aux urnes, patriotes."
Un appel à la mobilisation repris par Thierry Mariani, dans un appel très sécuritaire : "Si vous ne votez pas dimanche, alors ça sera le candidat d’Emmanuel #Macron qui sera élu. Voulez-vous que notre Région soit la seule donnée au pouvoir ?"
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