Régionales 2021 : quels sont les candidats et enjeux politiques en Nouvelle Aquitaine ?

par Antoine RONDEL
Publié le 14 juin 2021 à 18h31
Régionales 2021 : quels sont les candidats et enjeux politiques en Nouvelle Aquitaine ?
Source : AFP

SCRUTIN DES 20 ET 27 JUIN - Le président de la région Alain Rousset, réélu sans discontinuer depuis 1998, brigue un cinquième mandat. Bousculé au premier tour par le RN, il reste toutefois bien positionné pour l'emporter au second tour.

Au même titre que l'Occitanie ou la Bretagne, la région Nouvelle-Aquitaine a de bonnes chances de rester aux mains de la gauche et de son indévissable président, le socialiste Alain Rousset, au pouvoir depuis 1998. Si son adversaire la plus proche se nomme Edwige Diaz, la tête de liste RN, le patron de l'exécutif local doit aussi faire face à une membre du gouvernement, Geneviève Darrieussecq, ainsi qu'à Nicolas Florian, ancien maire de Bordeaux. 

Quelles sont les principales têtes de liste ?

Alain Rousset, 70 ans. Le président sortant vise son cinquième mandat. Baron local - il ne fut jamais ministre et ne siégea que le temps d'un mandat à l'Assemblée -, il a écumé les mandats locaux, remportant la mairie de Pessac, avant de se rapprocher de la communauté urbaine de Bordeaux. Président de région depuis 1998, il tenta même de ravir la mairie de Bordeaux à Alain Juppé en 2008, mais fut balayé au second tour. Proche de François Hollande, il fut de ces figures socialistes qui refusèrent de soutenir Benoît Hamon au premier tour de la présidentielle, votant directement Emmanuel Macron. 

Edwige Diaz, 33 ans. Fidèle représentante du RN en Gironde depuis 2014, la n°1 de la liste d'extrême droite, conseillère régionale, profite davantage de la marque RN que de sa propre notoriété. Un sondage Sopra Steria indique ainsi pour France 3 que seuls 18% des électeurs de la région la connaissent. Ex de l'UMP, "très déçue" par Nicolas Sarkozy, elle a franchi la porte du RN en 2014. Elle brandit le drapeau de l'extrême droite dans une région qui y a longtemps été allergique, traitant en priorité d'immigration et d'insécurité, une compétence qui ne relève pas de la région.

Geneviève Darrieussecq, 65 ans. Sans faire de bruit, Geneviève Darrieussecq comptera sans doute, à la fin du quinquennat, parmi les seuls membres du gouvernement à avoir conservé les mêmes attributions ministérielles (les Armées et les anciens combattants). Membre du Modem, cette médecin allergologue de profession qui bascula dans la politique en 2004 fut tour à tour conseillère régionale, conseillère départementale et maire de Mont-de-Marsan pendant huit ans. Dans des élections locales toujours compliquées pour une majorité en manque d'ancrage, elle fait partie des motifs d'espoir du gouvernement.

Nicolas Florian, 52 ans. Il est des motifs plus satisfaisants de rentrer dans l'histoire. Mais la tête de liste LR est surtout connue sur le plan national pour avoir perdu la mairie de Bordeaux. Une première pour un candidat de droite depuis 1947, lui qui succéda à deux géants : Jacques Chaban-Delmas et Alain Juppé. Chargé de gestion dans l'événementiel, il a écumé tous les mandats politiques locaux, du conseil municipal au département en passant par la région. 

Nicolas Thierry, 45 ans. Allié d'Alain Rousset dans la majorité régionale précédente, ce quadragénaire qui s'est frotté tant aux politiques publiques qu'au travail associatif et à l'enseignement quitte son poste de vice-président en charge de l'environnement pour faire de la Nouvelle-Aquitaine "la première région écologique d'Europe". Il se positionne ainsi contre son ex-allié socialiste s'agissant de la LGV entre Toulouse et Bordeaux et son financement des pesticides.

Clémence Guetté, 30 ans. La candidate de la France insoumise, soutenue par le NPA, n'est pas une inconnue pour les suiveurs du parti porté par Jean-Luc Mélenchon. Secrétaire générale du groupe insoumis à l'Assemblée depuis 2017 après avoir été coresponsable du programme présidentiel, elle a rempilé cette année pour la nouvelle édition de l'Avenir en commun. Pour sa première expérience de campagne en son nom, Clémence Guetté, originaire des Deux-Sèvres, entend porter un message venant des campagnes poitevines, charentaises et limousines, contre un exécutif qui se voit reprocher sa centralité bordelaise.

Quels sont les enjeux politiques ?

Stop ou encore ? Après quatre mandats, la longévité d'Alain Rousset fait inévitablement grincer des dents ses adversaires, qui lui reprochent également sa gestion centralisée, éloignée des territoires. Si désinstaller le président sortant de son poste fait partie des motivations des adversaires, au niveau politique, pour le PS, conserver la présidence d'une des régions les plus étendues de France dans cette période de vaches maigres, à un an de la présidentielle, ne pourra pas faire de mal. Sans réserve de voix, le RN ne peut raisonnablement pas penser rafler la région. Pour espérer l'emporter, la droite et la majorité présidentielle devront trouver un accord d'entre-deux-tours. Les écologistes, eux, auront pour mission d'assurer une qualification au second tour pour espérer peser.

Que disent les sondages ?

Selon un sondage Ifop pour Sud Ouest, Alain Rousset obtiendrait 25% des voix et sa challengeuse 23%, avec pour chacun une marge d'erreur de quatre points. Geneviève Darrieussecq fait mieux que tous ses homologues de la majorité présidentielle avec 19% des intentions de votes. Derrière, Nicolas Florian (LR) est donné entre 11,5% et 18,5% des voix et Nicolas Thierry, entre 8 et 14%. Clémence Guetté clôt la marche des principales listes avec un score situé entre 2 et 6% des intentions de vote. Aucun sondage de second tour n'a encore été publié. Un second tour où, en l'état actuel des choses, cinq listes pourraient se maintenir.


Antoine RONDEL

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