Relations entre Sens Commun et le FN : Laurent Wauquiez contraint à une nouvelle mise au point

Publié le 11 octobre 2017 à 11h43, mis à jour le 11 octobre 2017 à 13h19
Relations entre Sens Commun et le FN : Laurent Wauquiez contraint à une nouvelle mise au point
Source : GUILLAUME SOUVANT / AFP

BIS REPETITA - Les propos du président de Sens Commun sur le dialogue avec Marion Maréchal-Le Pen force à nouveau le candidat à la présidence LR à prendre ses distances avec le FN. Laurent Wauquiez, qui devait participer à une rencontre avec l'association ce week-end, a suspendu sa visite en la sommant de s'expliquer.

Entre les responsables de droite et Sens commun, les relations sont décidément compliquées. Après Nicolas Sarkozy, qui avait dû en 2016 s'éloigner du mouvement traditionnaliste au sujet du "mariage pour tous", au prix d'un rétropédalage, puis François Fillon, qui avait regretté après coup la trop grande place qu'il lui avait accordé dans sa campagne, c'est au tour de Laurent Wauquiez de ramer, en pleine campagne pour la présidence des Républicains. 

Mercredi matin, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a été contraint à une énième mise au point sur les relations entre la droite et le Front national, assurant que les frontières resteraient étanches s'il était élu. 

Rapprochement

En cause : les propos du président de Sens Commun, Christophe Billan, dans une interview à la revue L'Incorrect. Dans cet entretien, l'intéressé, questionné sur le positionnement de Laurent Wauquiez vis-à-vis du FN, juge "qu'il ne faut s'interdire de parler avec personne". Rappellant les échanges passés entre son mouvement et l'ex-députée FN Marion Maréchal-Le Pen, retirée de la politique, il "assume" et précise : "Le problème de Marion Maréchal-Le Pen reste le nom Le Pen et non la plupart de ses idées."

Le problème de Marion Maréchal-Le Pen reste le nom Le Pen et non la plupart de ses idées
Christophe Billan

Tout en critiquant le FN, "un clan", le président de Sens Commun assure que "si Marion Maréchal-Le Pen vient demain avec ses idées rejoindre une plateforme, cela ne me posera aucun problème". 

Mise au point

Même s'il est le grand favori à l'élection des Républicains, Laurent Wauquiez sait qu'il devra compter avec les "modérés" de son parti, qui ne sont pas franchement favorables au rapprochement avec Sens Commun. Virginie Calmels, proche d'Alain Juppé, a ainsi fustigé la prise de position de son président. "Si certains veulent s'allier au FN, qu'ils nous quittent", a-t-elle martelé mercredi matin sur France Inter. 

Le hic, c'est que Laurent Wauquiez devait participer, dimanche 15 octobre, à la "Journée de la France silencieuse" organisée par le mouvement traditionnaliste. Ce dernier a donc freiné des quatres fers, suspendant sa participation à une "clarification" des positions de Sens Commun sur le sujet du FN.

Sens Commun rétropédale

Le mouvement s'est rapidement exécuté. Dans un communiqué, il a assuré qu'il ne tendait "pas la main au Front national", tout en assumant le fait de vouloir "dialoguer avec tous ceux qui partagent des principes clairs et assumés". Le FN, assure Sens Commun, "détourne les voix du peuple au profit d'intérêts particuliers", "hystérise le débat et dévoie nos valeurs". En revanche, il ne mentionne pas les propos relatifs à Marion Maréchal-Le Pen, toujours adhérente du FN, tenus par son président. 

L'avertissement de Laurent Wauquiez n'empêchera pas le mouvement d'ouvrir ses portes, dimanche, à d'autres responsables de la droite. Si le député LR du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, candidat comme Laurent Wauquiez à la présidence du parti, a lui aussi fini par décliner l'invitation, la "journée de la France silencieuse" attend toujours le sénateur LR de Vendée Bruno Retailleau, ancien bras droit de François Fillon. 


Vincent MICHELON

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