REMANIEMENT - Remplacé par Gérald Darmanin, Christophe Castaner a quitté son poste de ministre de l'Intérieur, après une année et demi très agitée.
Le remaniement a aussi eu raison de lui. Ce lundi, Christophe Castaner a été remplacé par Gérald Darmanin au poste de ministre de l’Intérieur, et quittera Beauvau mardi, à l'issue de la passation de pouvoirs. Nommé en octobre 2018 en lieu et place de Gérard Collomb, parti reprendre les rênes de la mairie de Lyon (qu'il a finalement échoué à conserver lors des élections municipales), Christophe Castaner a connu un mandat agité, avec notamment des relations compliquées avec les forces de l’ordre. En l’espace de plusieurs mois, une fracture s’est faite entre "premier flic de France" et "sa" police.
La crise des Gilets jaunes, première fissure
Une fracture qui s’est concrétisée en octobre dernier, avec une "marche de la colère" lors de laquelle des milliers de policiers ont défilé le 2 octobre 2019, répondant à un appel unitaire à manifester, fait par les syndicats de police, une première depuis 2001. Le tout après des semaines de mobilisations lors des manifestations des Gilets jaunes.
Au cœur du mécontentement, des conditions de travail de plus en plus précaires pour les policiers, un mal-être évident dans les rangs de la police, entraînant de nombreux suicides ces derniers mois, mais aussi une grande crainte liée à leur sort dans le cadre de la réforme des retraites. Face à cette fronde, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner va annoncer le paiement de 3,5 millions d’heures supplémentaires aux policiers avant la fin de l’année.
La réforme des retraites, autre point de friction
Fortement mobilisées lors de la crise des Gilets jaunes, les forces de l’ordre l'ont également été lors des manifestations massives contre la réforme des retraites en fin d’année dernière. Sauf que cette fois-ci, les forces de l’ordre se sont senties également concernées par ce mécontentement. Les policiers ont craint en effet de perdre leur régime de bonifications et plusieurs syndicats de police ont ainsi appelé Christophe Castaner à agir pour leur assurer que ce système restera en place.
Comme après la "marche de la colère", le ministre de l’Intérieur avait ainsi tenté de rassurer ses troupes en leur garantissant le maintien de leur système de départ anticipé et des "niveaux de retraite comparables aux pensions actuelles" dans le futur projet de loi du système universel de retraite.
La crise sanitaire révélatrice du manque de moyens
Après ces deux crises des Gilets jaunes et de la réforme des retraites, qui avaient déjà contribué à instaurer un climat de défiance, une autre crise, et non des moindres, va détériorer les relations entre les forces de l’ordre et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. La crise du Covid-19, symbolisée par les mesures de confinement instaurées entre mi-mars et mi-mai, a notamment mis en lumière le manque de moyens des services de police et de gendarmerie.
Ainsi, de nombreux policiers vont pointer du doigt le manque de protections, à savoir en priorité les masques, dans le cadre des contrôles strictes effectués auprès de leurs concitoyens pour vérifier le respect des gestes barrières ou encore la restriction de déplacements. Alors que certains syndicats avaient menacé d’appliquer leur droit de retrait, un droit injustifié pour Christophe Castaner qui, tout en reconnaissant des "dysfonctionnements", avait assuré que les policiers ne risquaient rien.
"Non ils ne sont pas en risque. Le risque c'est plutôt de mal porter et de porter de façon continue le masque. (…) Ils ne peuvent s'en prévaloir dès lors qu'il s'agit d'accomplir leur mission puisqu'elle est par nature dangereuse, ils le savent", avait-il déclaré, avant de changer son fusil d'épaule devant la progression de l'épidémie, demandant à reconnaître le Covid-19 comme maladie professionnelle pour les policiers et annonçant une commande de 40 millions de masques pour ses services.
Le racisme dans la police, la goutte de trop ?
Un épisode qui précédera celui qui sera finalement le dernier : celui des manifestations contre le racisme dans la police et contre les violences policières. Dans le sillage des manifestations de grande ampleur aux Etats-Unis après la mort de George Floyd le 25 mai dernier, des rassemblements dénonçant les violences policières en France ont émergé, notamment dans le cadre de l'enquête sur la mort d'Adama Traoré en juillet 2016. Lors d'une conférence de presse le 8 juin dernier, Christophe Castaner a indiqué "entendre" le cri contre la haine et le racisme et annoncé l'interdiction de la "prise par le cou, dite de l'étranglement".
"Aucun raciste ne peut porter dignement l'uniforme de policier ou de gendarme (…) Aussi, j'ai demandé à ce qu'une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d'actes ou de propos racistes", avait-il souligné, prônant la tolérance zéro pour tout acte raciste dans les rangs des forces de l'ordre. Un message passé après l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris pour "injure publique à caractère raciste" et "provocation publique à la haine raciale", après la révélation de messages racistes diffusés dans des groupes privés Facebook.
En réaction, aux quatre coins de la France, des agents de police s'étaient rassemblés, jetant leurs menottes au sol, en guise de protestation. "Les flics de France ne considèrent plus Christophe Castaner comme le supposé premier flic de France. Il nous a lâchés, nous a jetés en pâture", s'était indigné Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité SGP Police-FO, avant d'ajouter : "À lui de regravir l'Everest de la confiance." Une difficile mission qui incombera finalement à Gérald Darmanin, son successeur.
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