REMANIEMENT - Jusqu'alors ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin a été nommé ministre de l'Intérieur ce lundi en remplacement de Christophe Castaner. Une nomination qu'il a accueillie avec "grand honneur", soulignant son parcours personnel et familial.
De Bercy à la place Beauvau. Gérald Darmanin a été nommé ce lundi ministre de l'Intérieur, quittant son poste de ministre de l'Action et des comptes publics pour prendre celui de Christophe Castaner. Un poste que le maire de Tourcoing convoitait de longue date.
Âgé de 37 ans, Gérald Darmanin avait en effet déjà été pressenti à Beauvau en octobre 2018, lors du dernier remaniement d'ampleur. En mars dernier, lorsqu'il est réélu au premier tour maire de Tourcoing, il récidive, expliquant vouloir "peser davantage" sur les choix politiques et "continuer à travailler" avec le président de la République. Une sortie interprétée par certains comme une offre de services pour Matignon, même si l'intéressé jurait qu'il était un "soutien loyal et fidèle" d'Edouard Philippe.
Durant trois ans, il impose sa marque à Bercy
Ce lundi, via son compte Twitter, l'élu du Nord a souligné le "grand honneur" que constituait pour lui, "le petit-fils d'immigré", le fait "d'être nommé ministre de l'Intérieur de notre beau pays", remerciant par la même occasion Christophe Castaner qui a, selon lui, "mené une action courageuse et déterminée au service de la protection de nos concitoyens".
Grand honneur, pour le petit-fils d’immigré que je suis, d’être nommé Ministre de l’Intérieur de notre beau pays. Merci à Christophe Castaner qui a mené une action courageuse et déterminée au service de la protection de nos concitoyens. — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 6, 2020
"Je suis sociologiquement de gauche et culturellement de droite" : voilà comment se définit celui qui, malgré le fait qu'il soit novice en matière budgétaire, a imposé sa marque à Bercy ces trois dernières années. Et ce, en faisant voter plusieurs textes de loi, comme le droit à l'erreur, ou avec la mise en place d'une brigade d'agents des impôts dotée de pouvoirs de police. Il peut surtout se prévaloir d'avoir mis la fiscalité française au diapason de la plupart des grands pays avancés en faisant prélever l'impôt sur le revenu directement sur la feuille de paie, malgré les fortes réticences d'Emmanuel Macron.
Diplômé de Sciences Po Lille, Gérald Darmanin a débuté sa carrière comme collaborateur de Christian Vanneste, exclu en 2012 de l'UMP après des propos considérés comme homophobes, avant de rejoindre Xavier Bertrand, alors secrétaire général du parti. Passé au secrétariat d'Etat chargé des Français de l'étranger et à celui des Sports, il s'est ensuite fait élire député du Nord en 2012, puis maire de Tourcoing en 2014.
Un (très) proche de Nicolas Sarkozy
C'est aux côtés de Nicolas Sarkozy, dont il devient le porte-parole en vue de la course à la présidence de l'UMP, qu'il se fait cependant remarquer. Coordinateur de la campagne de l'ancien chef de l'Etat - avec qui il reste proche aujourd'hui - pour la primaire de la droite en 2016, à l'issue de laquelle ce dernier se fait balayer au premier tour, il finit par abandonner la campagne de François Fillon, en désaccord avec la ligne de LR.
Quand Emmanuel Macron emporte la présidentielle en 2017, il acte la rupture avec son ancien parti en rejoignant Edouard Philippe, dont il est proche, au gouvernement. Une décision vécue comme une "trahison" à droite mais que l'intéressé assume crânement.
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