Maintenant réélu, Emmanuel Macron doit s'atteler à la nomination d'un nouveau Premier ministre.Si plusieurs noms circulent, le chef de l'État a aussi donné plusieurs indications sur le profil que devrait avoir le prochain locataire de Matignon.
Après Castex, le casse-tête. Alors que les résultats de la présidentielle doivent être proclamés officiellement par le Conseil constitutionnel, mercredi 27 avril, les spéculations vont bon train concernant le prochain locataire de Matignon. Si la ministre du Travail, Elisabeth Borne, ou le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, sont notamment cités, rien n'a été confirmé du côté de l'Élysée. Plusieurs indications sur le profil de celui qui devra remplacer Jean Castex peuvent cependant être notées.
C'est un Premier ministre tourné vers l'écologie qui devrait être nommé par Emmanuel Macron. Un effet, comme le président, alors candidat, l'avait promis à Marseille durant l'entre-deux-tours, le prochain chef du gouvernement sera en charge de la planification écologique qu'il veut mettre en œuvre sur les cinq prochaines années. Richard Ferrand, ce mardi sur France Inter, a par conséquent indiqué qu'il devait y avoir "une adéquation entre les objectifs - écologiques - et la personnalité qui l'incarne".
Le président de l'Assemblée nationale a par ailleurs expliqué que le Premier ministre devrait "répondre aux grands défis mis au premier rang par le président". Parmi eux, la mise en place d'une autre mesure phare du programme d'Emmanuel Macron, et qui promet déjà d'être explosive : la réforme des retraites. "Est-ce qu'on prend un Premier ministre dont la mission première est la réforme des retraites et la mise en place du dispositif sur la transition écologique que le président a annoncé ? Dans quel cas, c'est un profil assez technicien", observait ainsi Jean-Pierre Raffarin sur LCI, mardi, soutien d'Emmanuel Macron et lui-même ancien locataire de Matignon.
Le souhait d'une nomination féminine
Cependant, le Premier ministre sera aussi chargé de la prochaine campagne des législatives, l'obligeant d'être capable d'aller au contact et ancré territorialement. C'était en tout cas le cas des deux derniers locataires de Matignon, puisque avant leur nomination, Edouard Philippe et Jean Castex étaient respectivement maires du Havre et de Prades. Ces deux chefs du gouvernement étaient d'ailleurs des ralliements de la droite. Cela pourrait faire pencher cette fois-ci vers un profil plutôt à gauche, représentatif du "en même temps" que souhaite incarner Emmanuel Macron. "Il faut une personnalité qui rassemble" assurait par ailleurs Richard Ferrand.
Autre critère : que le prochain chef du gouvernement soit une femme. En campagne, le président candidat avait indiqué qu'il gardait cette possibilité en tête. Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a réaffirmé ce vœu. Sur BFM TV, il a déclaré qu'Emmanuel Macron "a le souhait bien sûr d'une nomination féminine à Matignon". Si une femme est nommée, cela ne serait que la deuxième fois depuis le début de la Ve République, la première étant Edith Cresson, sous la présidence de François Mitterrand.
Emmanuel Macron s'est donné une semaine pour trouver la personne qui parviendra à répondre à tous ces critères. Une fois nommé, le ou la Première ministre devra composer le nouveau gouvernement. Les résultats des législatives en juin permettront de savoir si le gouvernement et son chef seront ensuite renouvelés ou non. Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s'est déjà dit prêt à reprendre le poste.