Rappel de l'ambassadeur français à Rome : Salvini et Di Maio "disponibles" pour dialoguer avec Macron et le gouvernement

Publié le 7 février 2019 à 16h33, mis à jour le 7 février 2019 à 18h11
Rappel de l'ambassadeur français à Rome : Salvini et Di Maio "disponibles" pour dialoguer avec Macron et le gouvernement

PRISE DE CONTACT - La rencontre entre le vice-Premier ministre italien et leader du Mouvement 5 Etoiles Luigi Di Maio et quelques Gilets jaunes, mardi 5 février, vire à la crise diplomatique. Le Quai d'Orsay a rappelé l'ambassadeur de France à Rome, ce jeudi.

Le Mouvement 5 Etoiles italien (M5S) s'intéresse aux Gilets jaunes français, et vice-versa. Le leader de cette formation politique et vice-Premier ministre italien Luigi di Maio a annoncé avoir rencontré mardi des figures du mouvement, Christophe Chalençon, originaire du Vaucluse, et des candidats aux élections européennes sur la liste d'Ingrid Levavasseur.

Une rencontre qui a manifestement exaspéré les autorités françaises. Une "nouvelle provocation [...] pas acceptable entre pays voisins et partenaires au sein de l'Union européenne", a dénoncé le lendemain le Quai d'Orsay. Une salve suivie d'une notable conséquence, ce jeudi : le ministère des Affaires étrangères a rappelé son ambassadeur en Italie, qualifiant la rencontre, qui suivait de nombreux commentaires anti-Macron de la part de l'Italie, "d'attaques sans précédent".

Quelques heures après le rappel de l'ambassadeur français à Rome, Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et patron de l'extrême droite italienne, a réagi. "Nous ne voulons nous fâcher avec personne, les polémiques ne nous intéressent pas: nous sommes des gens concrets et nous défendons les intérêts des Italiens", a écrit le ministre dans un communiqué. "Nous sommes tout à fait disposés à rencontrer le président (français Emmanuel) Macron et le gouvernement français, à nous asseoir autour d'une table", a-t-il ajouté. "Nous sommes prêts et disponibles, dans un esprit constructif, à tourner la page pour le bien de notre peuple", a-t-il conclu.

"Nous sommes disponibles pour des rencontres au plus haut niveau avec le gouvernement français", a écrit de son côté M. Di Maio, chef du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) sur Facebook.

"Aujourd'hui, nous avons fait un saut en France et nous avons rencontré le leader des Gilets jaunes Christophe Chalençon et les candidats aux élections européennes de la liste RIC d'Ingrid Levavasseur" (sic), avait annoncé le 5 février le responsable politique sur Twitter, ravivant les tensions entre la France et l'Italie. D'autant que la rencontre a eu lieu à Montargis (Loiret), selon France Bleu. Même l'ambassade d'Italie en France n'avait pas été informée de ce déplacement du ministre sur le territoire national. Déplacement dont Ingrid Levavasseur, "stupéfaite", n'avait pas connaissance de l'existence.

"Le vent a franchi les Alpes"

Luigi Di Maio avait évoqué "une belle rencontre, la première avant tant d'autres, au cours de laquelle nous avons parlé de nos pays, des droits sociaux et de démocratie directe". Le leader du mouvement né en 2009 du rejet de la classe politique italienne, qui avait déjà apporté son soutien aux Gilets jaunes français, affirme aussi que "le vent du changement a franchi les Alpes". 

Le responsable politique était en déplacement en France en tant que chef du M5S, accompagné d'une autre figure du mouvement, Alessandro Di Battista, dans le cadre de la pré-campagne pour les élections européennes. Selon la formation politique italienne, une autre rencontre avec les Gilets jaunes est prévue à Rome "dans les prochaines semaines". 

Christophe Chalençon a de son côté publié la photo de cette rencontre sur sa page Facebook. Interrogé par France Bleu, Côme Dunis, l'un des Gilets jaunes présents sur la photo, a indiqué que le M5S les avait contactés la semaine dernière "pour une rencontre", "un échange d'idées et un partage d'expérience". Pour lui, "il y a quelques similitudes" entre son mouvement et le M5S, qui "défend la démocratie directe, est proche du peuple, anticorruption, dénonce les technocrates qui nous dirigent à Bruxelles". 


La rédaction de TF1info

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