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Législatives : la débâcle des candidats complotistes et anti-vaccin

Publié le 13 juin 2022 à 14h14
JT Perso

Source : TF1 Info

Plusieurs candidats issus des sphères complotistes ou anti-vaccin ont tenté leur chance aux élections législatives ce dimanche.
Il s'agissait notamment de Martine Wonner, de Florian Philippot, de Francis Lallanne ou encore du Gilet jaune "Oliv Oliv".
Tous ont échoué à passer la barre des 6%.

Ils comptaient sur les scrutins locaux pour se faire entendre. Mais sont finalement réduits au silence par les urnes. La totalité des candidats aux élections législatives issus des sphères complotistes, anti-vaccin ou covido-sceptiques ont été battus dès le premier tour ce dimanche 16 juin. Qu'ils soient chanteurs, anciens élus ou internautes influents, leur notoriété en ligne n'a pas eu d'impact sur le scrutin.

Martine Wonner et Florian Philippot peinent à rassembler

Le sort réservé à Martine Wonner est emblématique de ce phénomène. En 2017, forte de son étiquette La République en marche, celle qui était alors médecin de profession avait été élue députée de la 4ᵉ circonscription du Bas-Rhin avec 56% des voix. Une couleur politique qu'elle n'a pas gardé longtemps. Dès l'arrivée de l'épidémie en 2020, la désormais ex-députée avait pris un tournant covido-sceptique. Les fausses informations sur le Covid-19 et les masques, les alertes infondées sur les vaccins et sa participation au documentaire controversé Hold Up en avait fait l'une des figures principales du mouvement anti-vaccin. Ce qui avait donné une nouvelle aura à cette députée, longtemps restée anonyme comme de nombreux élus issus de la société civile. Une nouvelle notoriété qui ne se fait cependant pas ressentir dans les urnes. Avec seulement 2494 voix récoltées dans sa circonscription (5,38% des suffrages exprimés), ses anciens électeurs ont choisi de ne pas la reconduire à l'Assemblée nationale. 

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Même sort réservé à Florian Philippot, avec qui Martine Wonner a manifesté à de plusieurs reprises. Depuis qu'il a quitté le Rassemblement national pour lancer son propre parti, le chef des Patriotes accumule les échecs électoraux. À mesure que son audience grandit sur les réseaux sociaux, les voix diminuent dans l'isoloir. Largement battu aux élections européennes de 2019 (0,6 % des voix), l'ancien bras droit de Marine Le Pen n'a pas fait pas mieux ni aux élections municipales à Forbach, ni aux régionales de 2021. En début d'année, il n'avait même pas pu récolter assez de signatures pour se présenter dans la course à l'Élysée. Il n'avait alors recueilli qu'une seule signature sur les 400 nécessaires. Ses près de 345.000 abonnés sur les réseaux sociaux ne lui ont pas permis de faire mieux à ce scrutin. Avec 1069 voix (4,62%) dans la circonscription de Forbach, en Moselle, celui qui organisait des rassemblements hebdomadaires contre le passe sanitaire échoue à rentrer à l'Assemblée nationale. Pour la troisième fois consécutive. 

Un acharnement qui rappelle celui de Francis Lalanne, qui tente sa chance depuis maintenant 15 ans. Candidat à de nombreux scrutins locaux depuis les législatives de 2007, ni son ralliement au mouvement des "Gilets jaunes" en 2018, ni son nouveau refrain complotiste ne lui ont donné la crédibilité nécessaire pour gagner la confiance des citoyens. Candidat en Charente, le chanteur n'a récolté que 2,13% des voix. 

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De nouveaux candidats aux scores anecdotiques

Pour un certain nombre d'autres candidats issus des sphères complotistes ou anti-vaccin, ce scrutin était le premier. À l'instar d'Olivier Rohaut, qu'on retrouve sous le surnom "Oliv Oliv" sur les réseaux sociaux. Membre historique du mouvement des Gilets jaunes, puis participant actif aux manifestations contre le pass sanitaire, il expliquait se présenter après avoir réalisé qu'il "ne suffit plus d'aller dans la rue, il faut s'engager et proposer". Une proposition qui n'a pas séduit les électeurs de la 4ᵉ circonscription du Loiret. S'il partage des fausses informations à plus de 276.000 abonnés sur Facebook, "Oliv Oliv" n'a recueilli que 1178 voix (3,37%). 

D’autres membres de cette sphère peinent à dépasser le seuil du 1%. C'est le cas d'Alexandre Juving-Brunet, inconnu du grand public qui a surfé sur la crise sanitaire pour se forger une notoriété. L'ancien capitaine de gendarmerie, qui expliquait à ses 35.000 abonnés qu'Emmanuel Macron est un "agent de puissances étrangères privées", que le vaccin contre le Covid-19 est "de la merde" ou encore que la France héberge une "cinquième colonne islamiste", a récolté moins de 500 voix (0,52%) dans la 2e circonscription du Var. Celui qui voulait "donner un coup de pied dans la fourmilière à l’Assemblée nationale" repart donc en dixième position. Idem pour Amine Umlil. Anti-vaccin longtemps resté dans l'ombre, il est la nouvelle star des sphères complotistes après avoir été auditionné au Sénat dans le cadre de l'enquête sur les effets secondaires des vaccins. Opposé à l'obligation vaccinale, il se présentait sous l'étiquette Debout la France. Une marque de soutien de la part de Nicolas Dupont-Aignan qui ne lui aura pas permis de dépasser le second tour, loin de là. Avec 630 bulletins en sa faveur, il n'a récolté que 1,30% des voix. 

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Des résultats qui déçoivent les partisans de ces théories complotistes, dont certains membres sont allés jusqu'à insulter les électeurs, qui ont "une mémoire de poisson rouge et un QI d'huître mazoutée", mais qui prouvent surtout que le succès sur les réseaux sociaux ne suffit pas à faire de ces internautes influents des candidats crédibles.

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Felicia SIDERIS

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