DÉPART - Au lendemain de l'annonce du retrait de Marion Maréchal-Le Pen de la vie politique, les cadres du FN minimisent la portée de l’événement alors que les législatives approchent. Retour sur les réactions provoquées par le départ de la présidente du parti frontiste en PACA.
"Une décision privée éminemment respectable" : c'est, en résumé, ainsi que les leaders du Front national qualifient ce mercredi 10 mai la décision de Marion Maréchal-Le Pen de se retirer de la vie politique. La député du Vaucluse de 27 ans a en effet annoncé mardi soir sa décision non seulement de ne pas briguer de nouveau mandat mais aussi de quitter la présidence du groupe FN en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
L'élue frontiste motive sa décision, dans une lettre adressée à ses électeurs et publiée dans Vaucluse-Matin, par sa volonté de consacrer davantage de temps à sa fille de deux ans et demi et d'aller travailler dans le privé. Ce qui pourrait apparaître comme un coup dur pour le parti est pourtant quasiment présenté comme un non-événement par les membres du FN s'exprimant ce mercredi à ce sujet.
Des réactions dictées, selon l'AFP, par des cadres du FN désireux de ne pas donner une dimension politique à cette décision. Dans un message adressé aux cadres et élus du Front national, que l'AFP a pu consulter, Nicolas Bay, n°3 du parti, précise en effet : "Je vous invite plus que jamais, dans le cadre des responsabilités et mandats que vous exercez, à rétablir la vérité et dissiper les interprétations erronées sur cette décision. Comme vous pouvez le constater, quelques interprétations médiatiques malveillantes tentent de donner une signification politique à la décision de Marion Maréchal-Le Pen de se mettre – temporairement nous l’espérons ! - en retrait de la vie politique et de renoncer à briguer un nouveau mandat lors des élections législatives. (Cette décision) est avant tout le choix personnel d’une jeune femme qui a été totalement accaparée par le combat politique depuis 5 ans (...)."
Tour d'horizon des principales réactions.
Un choix de vie qui devrait être respecté par tout le monde
Gilbert Collard sur LCI
"S'occuper de sa fille, connaître le monde de l'entreprise, s'ouvrir à d'autres horizons (...) : c'est un choix de vie qui devrait être respecté par tout le monde", estime ainsi sur LCI Gilbert Collard, député FN et secrétaire général du Rassemblement Bleu Marine.
Même son de cloche chez Florian Philippot, le vice-président du FN, qui invoque sur RMC des "raisons privées" et rappelle le souhait "respectable" de l'élue de "prendre du temps avec sa fille". Sans oublier que, si elle avait participé à l'élection législative avec cette envie de prendre du recul et "si elle avait été élue députée, elle aurait démissionné après".
Discours semblable prononcé également par le sénateur FN et ancien directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline, sur Europe 1 : "Elle veut mener un parcours professionnel en dehors de la politique (...) et se consacrer à sa famille. C'est un choix éminemment respectable, par conséquent je ne peux que respecter ce choix."
Le retrait de Marion Maréchal Le Pen est une désertion
Jean-Marie Le Pen
Des approbations qui ne sauraient faire oublier que ce retrait de celle qui incarne le FN dans le Sud est susceptible de fragiliser le parti frontiste. Au point que son président d'honneur, Jean-Marie Le Pen, a laché le mot "désertion", craignant que cette décision ait des conséquences "terribles" sur les élections législatives, dans une interview accordée au Figaro.
Marine Le Pen s'est pour sa part exprimée sur Twitter mercredi en milieu de matinée, mettant en avant le rôle de mère auquel sa nièce dit vouloir se consacrer davantage : "Comme dirigeante politique je regrette profondément la décision de Marion mais hélas, comme maman, je la comprends."
Comme dirigeante politique je regrette profondément la décision de Marion mais hélas, comme maman, je la comprends. MLP — Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 mai 2017
Des divergences qui n'ont pas été déterminantes
Gilbert Collard
Alors crise ou pas au FN ? "Qu'il y ait eu des divergences entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot, ce serait vous prendre pour des imbéciles que de ne pas le reconnaître, mais ce n'est pas ce qui a été déterminant", reconnaît tout de même Gilbert Collard sur LCI. Il n'empêche que le FN cherche a se renouveler.
Outre son alliance avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France, pendant l'entre-deux-tours de la présidentielle, le parti de Marine Le Pen serait à la recherche d'un nouveau nom. "ll est temps de faire une mue, d'envoyer un signal de renouveau [...] Si on lance une nouvelle force politique, on ne peut pas le faire avec un ancien nom", assure Florian Philippot. Le nom "Les Patriotes" circule mais le vice-président du FN n'a pour l'heure voulu ni le confirmer ni l'infirmer.
Attendre une autre situation pour resurgir
Paul Marie Coûteaux
Cela suffira-t-il à conserver pour les législatives les 11 millions d'électeurs ayant donné leur voix à la candidate FN à la présidentielle ? Pas si sûr, à en croire Paul-Marie Coûteaux, ancien proche du FN puis soutien de François Fillon. Pour lui, Marion Maréchal-Le Pen a "compris qu'il y avait autre chose à faire que changer de nom. Il y a à attendre une autre situation pour resurgir".
Celui-ci qui "espère bien qu'elle resurgira" estime d'ailleurs que la jeune élue a fait un choix "très courageux et assez logique (...) Elle est en train de tirer les conclusions du fait que tant que le logiciel des droites - qu'elle voudrait réunir d'ailleurs - n'est pas changé, la droite perdra tout le temps".
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