VIDÉO - Départ à la retraite : que signifie l'"âge d'équilibre" évoqué par Edouard Philippe ?

par Antoine RONDEL
Publié le 12 juin 2019 à 20h21
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Source : TF1 Info

COMMUNICATION - Alors qu'il s'adressait aux députés, mercredi 12 juin, Edouard Philippe a introduit une nouvelle expression, "l'âge d'équilibre" de départ à la retraite, pour évoquer l'âge auquel les Français pourraient partir en retraite sans voir leur pension être décotée. Un concept qui existait déjà, sous le nom d'âge-pivot.

"Nous devons travailler plus longtemps." Voilà un mantra bien partagé par le couple exécutif. Le président de la République ayant écarté de supprimer un jour férié ou de revenir sur les 35 heures, reste alors le nombre d'années travaillées. Ce qu'a confirmé le Premier ministre, mercredi 12 juin, devant l'Assemblée nationale, lors de son discours de politique générale, en balayant, en des termes déjà connus, les contours de la future réforme des retraites. 

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Niveau de pension minimal à 85% du Smic

Défendant "un système universel" qui permettra de mettre fin aux 42 régimes de retraites actuels et "aux régimes spéciaux", Edouard Philippe a rappelé quelques principes : retraite à points, un euro cotisé ouvre "les mêmes droits pour tous", tout en tenant compte "des carrières courtes ou hachées". Aux systèmes de retraite qui perdraient leurs avantages, on pense notamment aux fonctionnaires, dont la pension est calculée sur le salaire des 6 derniers mois et non des 25 dernières années, Edouard Philippe adresse ainsi cet engagement : "Cela devra nous conduire à revaloriser les profils de carrière de certaines professions, en particulier les enseignants."

Pouvoir d'achat toujours, le Premier ministre, qui entend défendre ce projet comme un système "pour renforcer l'équité entre les générations et les protection des plus fragiles", s'adresse aussi à ceux dont les pensions ne suffisent pas à vivre décemment. Et leur promet à "ceux qui ont travaillé toute leur vie" un niveau de pension minimum équivalent à "85% du Smic". 

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Hostilité syndicale

Mais au-delà du montant des pensions, c'est la question de l'âge de départ qui concentre toutes les préoccupations. Pas l'âge légal de départ, fixé à 62 ans, et dont Emmanuel Macron a répété, le 25 avril, qu'il s'est "engagé" à ne pas le faire reculer. C'est donc le nombre de trimestres travaillés qui sera au cœur de la stratégie gouvernementale. Autrement dit, il s'agit d'instaurer un âge-pivot, dont le dépassement ou non fixera le niveau de la pension. Si vous partez en-deçà de cet âge, votre pension sera décotée. Au-delà, un surplus sera affecté à votre retraite.

Une incitation à travailler plus longtemps, qui leur vaut l'hostilité des syndicats, inquiets que cette mesure ne force les travailleurs aux métiers pénibles à reculer leur âge de départ en retraite pour toucher une pension décente. Edouard Philippe le sait bien, lui qui, mercredi 12 juin, a ainsi préféré à l'expression "âge-pivot" celle "d'âge d'équilibre". Une nouveauté langagière qui se réfère aux calculs du Conseil d'orientation des retraites, établissant l'âge à partir duquel le système des retraites retrouvera un équilibre financier. Et qui n'a guère surpris ses opposants, du sénateur communiste Pierre Laurent à la députée européenne insoumise Manon Aubry :

Cet âge d'équilibre, dont Edouard Philippe a indiqué qu'il n'était pas encore défini, permettra à chacun de "faire son choix, en liberté et en responsabilité", assure-t-il. Selon le magazine Challenges, ce dernier pourrait bien être fixé à 64 ans.


Antoine RONDEL

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