Le gouvernement fera-t-il passer sa réforme des retraites à l'automne dans le budget, ou dans un texte dédié au début de l'année prochaine ?Il fera part de sa décision "d'ici la fin de la semaine", a assuré la Première ministre Elisabeth Borne.
Les discussions se poursuivent sur la méthode à privilégier pour faire passer la réforme des retraites. La Première ministre Elisabeth Borne a indiqué ce lundi que le gouvernement rendrait sa décision "d'ici la fin de la semaine". Deux options s'offrent à l'exécutif : mener la réforme dès l'automne via un amendement gouvernemental au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui est présenté dans la matinée en Conseil des ministres, ou au premier semestre 2023 via un projet de loi spécifique.
Elisabeth Borne et Emmanuel Macron se réuniront au préalable mercredi soir et réuniront les chefs de la majorité pour poursuivre les discussions et sûrement acter leur décision. Il y aura autour de la table des alliés du président de la République opposés à un "passage en force", notamment François Bayrou. Ce dernier plaide pour prendre le temps et ne pas braquer les oppositions. "Si on passe sans préparation, le CNR serait compromis", a indiqué de nouveau ce lundi sur franceinfo le président du MoDem et secrétaire général du Conseil national de la refondation (CNR). Selon lui, le gouvernement enverrait un mauvais signal à passer outre la concertation, alors qu'il vante le dialogue avec les oppositions et les syndicats.
Un recours au 49-3 ?
D'autres personnalités de la majorité se sont prononcées en ce sens : la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et la secrétaire d'État à l'économie sociale et solidaire Marlène Schiappa. Elisabeth Borne serait également sur cette ligne, peu encline à se couper de partenaires favorables à la négociation comme la CFDT. "On risque de casser le corps social", a prévenu le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, en promettant un automne social chaud en cas de recours au PLFSS. "C'est une décision difficile", nous "cherchons la meilleure voie", a admis Elisabeth Borne.
Sur les retraites comme sur le budget, la Première ministre a assuré qu'elle pousserait pour "la recherche de compromis", sans pour autant exclure le recours à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure. "C'est un outil qui est à disposition du gouvernement si l'on constate une situation de blocage", a-t-elle assuré sur BFMTV.