Le pied sur la tête d'Olivier Dussopt : la photo d'un député LFI provoque un tollé

par B.L. avec AFP
Publié le 9 février 2023 à 22h52, mis à jour le 10 février 2023 à 17h52

Source : TF1 Info

Jeudi 9 février sur Twitter, le député La France insoumise Thomas Portes a publié une photo de lui, pied sur un ballon sur lequel on distingue le visage du ministre du Travail, Olivier Dussopt.
La majorité présidentielle a fustigé cette "mise en scène", comme Marine Le Pen ou encore des élus de gauche.
Vendredi à l'Assemblée, l'élu a refusé de s'excuser, entrainant l'interruption de l'examen de la réforme des retraites.

Une photo et une pluie de critiques. Jeudi 9 février, le député LFI Thomas Portes a été vivement critiqué par une série d'élus tant du camp présidentiel que de l'opposition pour un tweet contre Olivier Dussopt, où l'Insoumis se met en scène le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail. Dans son tweet, le député de Seine-Saint-Denis, doudoune rouge et écharpe tricolore, se présente souriant dans la rue, le pied sur un ballon de football à l'effigie du ministre. "Monsieur le ministre Olivier Dussopt, retirez votre réforme des retraites", écrit-il.

Vendredi à l'Assemblée nationale, le refus de l'élu insoumis de s'excuser pour son tweet a interrompu l'examen de la réforme des retraites, dans l'attente d'une possible sanction du député. La séance à l'Assemblée était suspendue à 18h, le temps que le bureau de l'institution, sa plus haute instance collégiale, se prononce. Il a été réuni par la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, en raison du "tumulte" dans l'hémicycle autour de ce tweet polémique. Thomas Portes a été convoqué devant cette instance. 

"Des faits graves ont eu lieu : la tête du ministre Olivier Dussopt a été symboliquement écrasée par un député portant l'écharpe tricolore, qui l'a publiée sur les réseaux sociaux, ce n'est pas comme ça qu'on doit traiter la démocratie", a lancé la cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé, en marge d'un débat agité sur des textes socialistes dans l'hémicycle.

Un appel à la haine et à la violence qui n'a pas sa place dans notre République.
Marine Le Pen, sur Twitter

"Des faits graves ont eu lieu : la tête du ministre Olivier Dussopt a été symboliquement écrasée par un député portant l'écharpe tricolore, qui l'a publiée sur les réseaux sociaux, ce n'est pas comme ça qu'on doit traiter la démocratie", avait lancé la cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé, en marge d'un débat agité sur des textes socialistes dans l'hémicycle.

Plusieurs ministres avaient réagi dont Marc Fesneau (Agriculture), fustigeant sur Twitter une "mise en scène inacceptable, dégradante et un appel explicite à la haine et à la violence. Grave irresponsabilité". "Je suis scandalisé, M. Portes joue les Sans-culottes. Il ferait mieux d'être dans l'hémicycle (...) La Nupes essaye de faire de cette mobilisation sociale un déferlement de haine", avait estimé de son côté le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester chez nos confrères de BFMTV.

Par ailleurs, le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, qui participait à l'examen d'un texte jeudi soir dans l'hémicycle, en présence de Thomas Portes s'était aussi emporté contre cette publication. "Ce n'est pas de la démocratie, c'est de l'ignominie", avait-il critiqué à l'adresse de l'Insoumis.

Dans l'opposition, la présidente du groupe RN à l'Assemblée Marine Le Pen avait dénoncé sur le même réseau social un "comportement indigne", un "appel à la haine et à la violence qui n'a pas sa place dans notre République". Des élus de gauche avaient également critiqué cette image. "Stop à toute violence, même symbolique. D'où qu'elle vienne, contre qui que ce soit", avait réagi le député socialiste de la Mayenne Guillaume Garot.

Interrogé sur BFMTV, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon avait balayé les critiques qualifiant ces réactions de "propagande" de la part"d'Aurore Bergé et du groupe Renaissance, pour faire croire que c'est un acte de violence", avait-il dit. "Il y a des jeux de chamboule-tout toutes les semaines dans notre pays (...) Vous venez nous saouler avec une histoire de ballon, vous êtes ridicules (...) C'est grotesque".

"L’écharpe tricolore n’est pas un costume de théâtre. Votre mise en scène la déshonore", avait estimé, pour sa part, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sur Twitter.


B.L. avec AFP

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