INTERVIEW - Invité d'Elizabeth Martichoux dans la matinale de LCI ce vendredi, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger refuse la mise en place d'un "âge pivot collectif" dans la réforme des retraites et insiste sur la reconnaissance de la "pénibilité" du travail, un terme récusé par Macron la veille.
"Il n'y a pas urgence à réformer le régime des retraites, il y a urgence à le rendre plus juste." Invité d'Elizabeth Martichoux dans la matinale de LCI ce vendredi, Laurent Berger a précisé ses attentes pour la réforme des retraites, au lendemain d'un "grand débat" sur le sujet animé par Emmanuel Macron à Rodez. Âge pivot, montant de la retraite minimale, pénibilité, financement de la branche vieillesse de la sécurité sociale... le secrétaire général de la CFDT évoqué les points qui l'opposent au président.
"Si l'âge pivot c'est une question individuelle, ça existe déjà. Si c'est collectif, c'est injuste", a résumé le syndicaliste. Un gros doute subsiste en effet sur la volonté de l'exécutif de mettre en place un "âge pivot" - fixé à 64 ans par le rapport Delevoye - à partir duquel les salariés pourraient partir à la retraite sans décote. Laurent Berger s'opposerait à cette mesure si elle oblige des salariés ayant cotisé toute leur vie à partir à la retraite après l'âge légal, fixé à 62 ans. "C'est injuste pour ceux qui ont commencé à travailler jeune et pour ceux qui, dès 62 ans, ont le droit de partir à la retrait à taux plein", a-t-il affirmé.

Retraite minimale et pénibilité : Berger se distingue de Macron
Estimant qu'il n'y a pour l'heure "aucune question de tranchée" et que "la phase de concertation continue", le leader de la CFDT est également revenu sur l'idée de fixer un niveau de retraite minimal à taux plein de 1000 euros. Le niveau de cette "règle d'or", évoquée notamment par Emmanuel Macron, doit être rehaussé pour Laurent Berger, qui affirme que "1000 euros, quand on a cotisé toute sa vie, c'est insuffisant". La CFDT, dit-il, "souhaite aller à 100% du SMIC quand on est au minimum contributif".
Sur l'épineux dossier des retraites, Laurent Berger a abordé le thème de la "pénibilité", alors qu'Emmanuel Macron avait affirmé la veille : "Moi j’adore pas le mot de pénibilité parce que ça donne le sentiment que le travail serait pénible". Pour le syndicaliste, "Macron a beau ne pas aimer le mot 'pénibilité', il y a des gens qui vivent tous les jours des métiers pénibles physiquement ou psychiquement. Pour eux, il faut des départs anticipés".
Financement des retraites : Berger accuse le gouvernement d'avoir unilatéralement supprimé une partie des recettes
Plus globalement, le secrétaire général de la CFDT estime que "si cette réforme [des retraites], c'est pour faire en sorte que les femmes ne soient plus sanctionnées à l'arrivée à la retraite en termes de pension, si c'est pour faire en sorte que ceux qui ont des carrières hachées aient une pension plus importante, si c'est pour que ceux qui ont travaillé jeune puissent continuer à partir plus tôt, si c'est pour tous ceux qui ont des métiers pénibles puissent partir plus tôt, d'accord. Si c'est pour dire : il faut travailler plus longtemps, c'est déjà prévu pour ceux nés à partir de 1973".
On touche là à un cheval de bataille de Laurent Berger : étant donné que le régime de retrait est "équilibré à moyen et long terme pour des raisons démographique", la CFDT s'opposera à une augmentation de la durée de cotisation ou au fait de "faire travailler les gens plus longtemps". "Nous ne sommes pas dos au mur sur la question financière", argue le syndicaliste, qui affirme que le retour du "trou de la sécu" est dû au fait que l'État "ne compense pas les mesures qui ont enlevé des recettes au budget de la sécu", en particulier les mesures décidées pendant la crise des "gilets jaunes".
Sur le
même thème
même thème
Tout
TF1 Info
TF1 Info
- 1Vaccins anti-Covid : y a-t-il une forte hausse des troubles du cycle menstruel et des AVC ?Publié le 22 mai 2022 à 18h41
- 2Jubilé de la reine d'Angleterre : Harry et Meghan en invités surprises d’Elizabeth IIPublié le 23 mai 2022 à 15h56
- 3VIDÉO - Sécurité routière : à quoi servent les radars-leurres ?Publié le 22 mai 2022 à 7h30
- 4Covid : pourquoi le sous-variant BA.5 au Portugal pourrait être à l'origine d'une reprise épidémique en EuropePublié le 21 mai 2022 à 12h14
- 5
- 6Choc entre deux Rafale en plein vol : "Quand on touche comme ça, le pilote ne le perçoit parfois même pas"Publié le 23 mai 2022 à 15h00
- 7Kylian Mbappé assure avoir "beaucoup échangé" sur son avenir au PSG avec Emmanuel Macron et Nicolas SarkozyPublié le 23 mai 2022 à 21h30
- 8VIDÉO - Comment les Russes ont dit au revoir à McDoPublié hier à 10h11
- 9Euro 2022 : ces trois Bleues devenues "persona non grata" en sélectionPublié hier à 11h35
- 1Fusillade dans une école américaine : il y a dix ans, la tuerie de Sandy HookPublié aujourd'hui à 0h02
- 2Fouzi, éliminé de "Koh-Lanta" : "Je pars sur un épisode cruel et tragique"Publié hier à 23h24
- 7Alpes-Maritimes : l'alerte sécheresse étendue à l'ensemble du départementPublié hier à 21h47
- 8
- 9Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on débaptise les rues portant des noms russesPublié hier à 21h25
- 10Soupçons de viol de mineures : le chanteur Jean-Luc Lahaye remis en libertéPublié hier à 21h09
- 4Cinq questions pour comprendre l'affaire Damien AbadPublié le 23 mai 2022 à 17h17
- 7Une perquisition en cours au siège français du cabinet McKinseyPublié hier à 13h54
- 8Aujourd'hui dans 24H Pujadas : Santé - Variole du singe, doit-on s'inquiéter ?Publié hier à 18h03
- 9Marine Le Pen en terrain conquis à MarignanePublié hier à 11h01
- 10Gouvernement : qui est Damien Abad, nouveau ministre des Solidarités, de l'Autonomie et du Handicap ?Publié le 20 mai 2022 à 17h59
- InternationalFusillade aux États-Unis : 14 enfants tués dans une école au Texas
- Police, justice et faits diversUn grand patron incarcéré pour "traite d'êtres humains" et "viols sur mineure"
- Trafic d'êtres humains
- Olivia Grégoire
- PolitiqueDamien Abad accusé de violences sexuelles, un ministre dans la tourmente